Compte rendu du Débat à Nice : « Chorégraphes et Territoires »

Compte rendu du Débat à Nice : « Chorégraphes et Territoires »


Pourquoi et comment occuper l’espace?

Lundi 23 novembre 2015 de 9h00 à 19h00

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© SCA

Rencontre et réflexion partagée – Pistes à mettre en jeu au Chantier 109 // Anciens Abattoirs à Nice

Compte rendu général de la journée

Cette journée n’aurait pu se faire sans le travail assidu et déterminé de Lisie Philip de la Cie Antipodes, qui nous accueille à l’atelier 109 (Anciens Abattoirs).
Micheline Lelièvre, chorégraphe et membre de Chorégraphes Associés, tient le rôle de médiatrice pendant toute cette journée.
C’est un RDV fédérateur destiné à stimuler la réflexion de l’ensemble des chorégraphes du territoire et de tous ceux dont l’action est liée à la danse et à son approche avec le et les publics.
La journée de rencontre accueille 60 à 70 participants. Tous ne peuvent pas être présents tout au long de la journée. Mais dans l’ensemble le brassage est intéressant et fécond.

Présents sont :
–  chorégraphes et responsables de compagnies de danse : Eric Oberdorff pour la Cie humaine, Jeff Bizieau pour la Cie sixièmeétage, Delphine Pouilly de la Cie Reveïda, Laurence Martouret de la Cie Trans, Emmanuelle Pépin pour 7Pépinière, Morena Di Vico et Marie Pierre Genovese, interprètes de la Cie Antipodes et danseuses-performers;
– Frédéric Vinot, psychanalyste et enseignant à l’Université de Nice;
personnalités en charge du territoire : Yves Nacher et Jean Luc Gagliolo pour la Ville de Nice, René Corbier de Cannes;
institution locale et nationale : Laurent Barré, pour le CND;
responsables pédagogiques : Bertrand Papillon, Professeur de danse contemporaine au CNRR, Ariane Dupuy et Anne Charlotte Petrou Monchal pour le Rectorat
Universités : Marina Nordera professeur charge de la section danse à l’Université de Nice, ainsi que Joëlle Vellet et Federica Fratagnoli, maîtres de conférence
– nombreux étudiants de la section danse à l’université
– des plasticiens et comédiens.

Les comptes-rendus détaillées des interventions des invités sont en lien ici.

Durant le forum, chaque intervenant donne une réponse concise de deux minutes par personne, voici quelques réponses aux questions proposées:


1/ Quels sont les territoires de votre compétence investis par une pensée chorégraphique? Ceux qui seraient à investir selon vous?
– Lieu de résidence artistique sur un foyer de jeunes travailleurs (Fabrique Mimont) et à mettre en place ateliers tenus par les compagnies en résidences pour les personnes locataires.
– Ne pas mettre la culture dans le secteur «événementiel»- enlever ce mot!
– Plusieurs jours, plusieurs chorégraphes, ateliers, temps de réflexion, processus d’échange
– Visite de la ville avec un/une chorégraphe la pratiquant: mobilité en ville
– Pure hypothèse et questions: comment les chorégraphes s’y prennent-ils pour ruser avec le bla-bla nécessaire pour se vendre au risque de trahir leur éthique? Sur quoi buttent-ils?
– Faire monter tout le monde en haut d’un building. Faire éprouver à chacun ce que c’est qu’être au sommet.- Forum de la danse départementale en milieu scolaire chaque année. 200 élèves, collégiens, lycéens. Travail à long terme, pas de saupoudrage. Ateliers et rencontre du processus de création d’un chorégraphe.
– Contexte de vie et de partage particulier. Rapport entre chorégraphe, artistes, matière artistique, corps différents. Partage de petits bouts d’aventure avec lui. 8 jours comme 3 heures.

2/ Qu’évoque pour vous les notions de corps sensible, corps social, en lien avec la danse?
– Chœur en mouvement en plein air. Territoire en mouvement
– Réhabiliter le en bas, mettre sur le plateau les figures de notre monde, personnes en marge, néophytes, porteurs de sens, du sensible. Parler de ces thématiques de façon sensible mais aussi rock and roll et fun.
– Idée de nomadisme : tisser des liens de ville en ville, de pays en pays. Déposer une trace humaine. Comme performeuse, observation: être au cœur d’un lieu, l’écouter, le sentir puis composition instantanée. Les personnes autour: captent-elles la présence, quand, comment? Dialogue
– Territoire : humaniser – déshumaniser – Rapport de l’intime – espace public ouvert.
Sujet de l’intime, avec un public qui n’a pas l’habitude d’y être confronté.
– Une forme chorégraphique comme la farandole qui permet d’unir aux danseurs ceux qui ne le sont pas. Traverser les espaces – peut devenir un cercle. Matériau de travail pour les chorégraphes
– Nous sommes tous des corps sensibles, nous sommes tous partie du corps social. Expérience partagée – Se nourrir du public: arrêt de tram par exemple

3/ Quels sont vos territoires d’action? (question à destination des chorégraphes)
– Rapport à la musique vivante – projets qui s’appuient sur le rapport danse/musique
– Comme artiste, observateur de la société, pose des questions – Mise en place d’un réseau européen de résidences: le territoire qui est le mien reçoit les autres.
Travail en milieu carcéral: travail chorégraphique, photo et vidéo présenté dedans, dehors, inclusion, exclusion.
– Réponse d’une plasticienne : interaction de la déformation du corps pour entrer en contact avec un territoire et inversement. Empreinte que le territoire laisse sur le corps.
– Reprendre une partition chorégraphique qui n’a plus jamais été remontée. La reprendre, la réinterpréter. Partager avec des publics. Comment révéler encore plus le corps sensible?
– Nice, ville de mer. Faire de la mer un spectacle.
– Terrain vague – flou entre – zone non identifiée. Transformer les choses – Partager farandoles – Tours humaines – Période courte


Dans l’après-midi, nous  travaillons à partir d’un quiz. Tous les présents sont invités à répondre à 4 questions:

Votre vie doit-elle quelque chose à la danse?
La dernière fois que vous avez dansé pour votre plaisir?
Chorégraphe, ça sert à quoi?
Chorégraphe : comment décririez-vous cet animal?

La lecture de ces fiches s’est faite avec une mise en espace.
La proposition est intéressante mais demande à être affinée pour permettre un dialogue en mouvement.