La domestication de l’art


« Le titre du livre de Laurent Cauwet, La domestication de l’art, s’entend en deux sens : le dressage et l’asservissement de l’art, ainsi que la réduction de celui-ci à un domaine de l’économie, un moyen de produire des biens et de participer au marché.
Laurent Cauwet analyse la façon dont l’art aujourd’hui en France est attaché à la logique néolibérale et à une certaine politique d’Etat à travers un ensemble d’institutions et de pratiques qui, monopolisant la vie artistique et la finançant, font de l’art un champ à la fois dominé et un moyen de la domination.

Si un des présupposés du titre est que l’art – et l’artiste – n’est en lui-même ni asservi ni outil pour faire de l’argent, on peut dire que l’auteur s’intéresse dans ce livre à la façon dont l’art est aliéné, perdant ce qui constitue sa puissance.

Ce qu’écrit ici l’auteur est traversé par une confiance en l’art, une idée de l’art comme possibilité d’expression et politique, les deux étant liés : « La constellation poétique est le non-lieu où se réinventent les mots pour dire le monde qui nous entoure ; où est remise en question la langue de la domination ».

Par le travail de resémiotisation qui leur est propre, la poésie et l’art seraient des moyens de résister à la langue de la domination, aux catégories mentales et aux pratiques impliquées par cette langue – un moyen de laisser exister et d’inventer d’autres langues, d’autres catégories, d’autres pratiques. Ce travail, selon Laurent Cauwet, passe par une écoute du monde – l’art, selon une belle formule, restituant le monde au monde, sa pluralité, sa puissance créatrice, et donc son existence insurrectionnelle et politique…… »

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Référence :
La domestication de l’art : politique et mécénat de Laurent Cauwet. Ed. La fabrique