Interrogations sur « Est-ce qu’un chorégraphe peut être à la direction d’un équipement culturel pluridisciplinaire? »

Interrogations sur « Est-ce qu’un chorégraphe peut être à la direction d’un équipement culturel pluridisciplinaire? »


© Colin Rex

Quelques interrogations qui pourraient nourrir le débat programmé à Avignon en juillet 2014:

Par son vécu et son mode de travail, le/la chorégraphe ne crée-t-il/elle pas en partie cet état des choses?

Je m’explique :
– Un chorégraphe travaille presque toujours seul sauf quand il est à la direction d’un CCN. Ce qui représente un tout petit groupe au sein de la profession.
– Se sentirait-il prêt à aborder un travail d’équipe pour faire avancer un projet où toutes les formes artistiques sont représentées?
– Pourrait-il construire une programmation en partenariat avec les responsables administratifs de la structure qu’il/elle aurait en charge?
– Le/la chorégraphe a du mal à se penser « cadre » et donc, être à l’initiative de projets et à la tête d’une équipe qui ne soit pas seulement artistique et technique.
Comment dépasser cet « empêchement » pour passer de l’autre côté?

Par cette position un peu « en retrait » d’une part, et par son manque d’implication dans les engagements syndicaux et les grands débats de la profession de l’autre, le/la chorégraphe ne donne-t-il/elle pas l’image d’une personne ayant choisi un chemin solitaire et surtout individuel?
Il y aurait vraiment à engager un changement de positionnement à ce niveau.

Le syndicat Chorégraphes Associés milite pour cette évolution. Nous devenons plus « visibles » et plus représentatifs. Mais c’est aussi sur ce terrain là que nous élargissons notre cercle d’influence, me semble-t-il.
Il faut que les chorégraphes mesurent qu’ils doivent renforcer leur impact. Le syndicat Chorégraphes Associés est un des points d’appui. Y en a-t-il d’autres? Faudrait-il en inventer d’autres? Devons-nous élargir notre champ d’action?

Tous ces facteurs ne sont-ils pas assimilés par les institutions? De ce fait, on ne suggère pas aux chorégraphes que la fonction leur est accessible.
Par ailleurs, revendiquent-ils, ont-ils revendiqué cette place-là?
Quels sont les chorégraphes qui ont fait acte de candidature à de tels postes?

C’est très récemment que ce possibilité s’est révélé. Parce que la pensée avance, que la structuration du métier progresse et que, peut-être, une réflexion nouvelle est engagée sur la place d’un « corps sensible et expressif » dans le monde d’aujourd’hui?
Tout ceci est lié à la place laissée à la danse, non?
Avec une pensée en mutation, ou en évolution, à nous de nous en emparer.
La société a toujours un temps de décalage (ou plus?).

Isabelle Magnin, membre du Conseil d’Administration de Chorégraphes Associés

Avril 2014

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