Acte 3, Le créateur et le politique – Brochure post Avignon 2019

Acte 3, Le créateur et le politique – Brochure post Avignon 2019


© Vitaliy Paykov

Acte 3, Le créateur et le politique : réinventer une synergie par Isabelle Magnin

Être chorégraphe, c’est être porteur d’une pensée du mouvement. C’est créer une vibration de l’espace par des interactions sans cesse transformées. Cette pensée non verbale d’artiste et de chercheur/se mène à la création d’œuvres mais aussi décrypte une société à un moment précis.

Les Élus, comme l’Institution, qu’ils représentent, envisagent la relation au créateur en termes de soutien. Un rapport de dépendance, de fait, qui est loin d’être le reflet de ce qui se passe !
Oui, il faut aux chorégraphes des moyens économiques, des lieux, du temps, de la disponibilité, une plasticité mentale pour s’adapter sans cesse. On leur renvoie toujours le coût élevé de leurs projets! Mais on leur demande souvent de faire les pompiers par des projets EAC et autres… plus épineux.
Ils recréent alors du lien et rétablissent une relation de proximité qui s’effilochait. Puis, la relation se bloque là : on ne soutient plus leurs projets de créateur.trice.s.

Comment faire évoluer cet état de fait ?
Comment établir un dialogue citoyen fécond?
Comment faire entendre que ce tout indissociable, que forme notre pensée spécifique de créateur.trice chorégraphique, est riche pour tous et tellement porteur d’échange?

Je parlerais d’espace de pensée, où des élus exposeraient l’éthique de leur projet politique, où les chorégraphes décoderaient pour eux leur pensée créatrice et leur relation au public. Partenaire incontournable des créateurs, ce dernier est celui des politiques présentes.
À travers nous et au-delà de notre expression personnelle, créer c’est :
– Aussi le GESTE CHORÉGRAPHIQUE, une PENSÉE,qui prend sa place dans la cité.
– Faire émerger le désir sous-jacent de notre époque
– Mettre en oeuvre l’occasion de FAIRE CORPS

FAIRE OEUVRE, c’est signer l’époque : laisser une trace dans le temps, comme dans l’espace – histoire et géographie, sociologie et philosophie, éthique et politique

N’oublions pas l’ouverture nécessaire du créateur sur la société civile, associative ou non, qui tient une place essentielle dans une nouvelle approche de la citoyenneté.

Le/la chorégraphe, dont la spécificité ne signifie pas isolement, y trouvera sûrement des regards différents mais complémentaires à sa pensée et des alliances riches.

En conclusion, je dirais que les conditions de la production d’œuvres évoluent. Construites sur des synergies nouvelles, où l’horizontalité remplacerait une hiérarchisation pyramidale voulue par l’Institution après 1968, elles se baseraient sur le tissage de pensées, provenant de divers horizons pour se féconder réciproquement.
Une Éco-construction artistique ?
Ce serait au final du gagnant-gagnant puisque les points de vue différents serviraient de catalyseurs à une relation entre pensée chorégraphique et politique, sociétale et éthique.


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