Compte rendu du débat, Le chorégraphe, ce citoyen

Compte rendu du débat, Le chorégraphe, ce citoyen


© Ahmad Odeh

Rencontre du Havre 1 février 2013 organisé par Chorégraphes Associés, invités par Le Phare, Centre Chorégraphique National du Havre

– Comment exister de façon plus visible, plus active dans la vie de la société ?

– Quelle est/serait la place de la chorégraphie dans l’espace citoyen ?

– Que pouvons nous apporter à la vie de la société en tant que chorégraphe ?

Intervenants : Catherine Grout, Fazette Bordage, Alain Liévaux, Dominique Boivin, Emmanuelle Vo-Dinh

Présentes : Nadège MacLeay, Geneviève Mazin et Micheline Lelièvre pour Chorégraphes Associés


Intervention de Catherine Grout

« Horizon, corps, politique »

Introduction

Les trois mots « horizon, corps et politique » sont liés par la présence concrète : le fait d’être des terriens, des êtres humains, bipèdes doués de la parole et que notre présence est aussi celle de la pluralité qui est relevée par Hannah Arendt.

L’Horizon, le corps et le politique sont liés corporellement et ont fait sens pour moi grâce à l’expérience de certaines œuvres dont des chorégraphies. Avant d’y arriver, je vais lire quelques courts passages de Hannah Arendt, philosophe née en Allemagne qui écrivit aux Etats-Unis (où elle dut se réfugier à cause du nazisme) l’ouvrage intitulé The Human Condition, le titre français étant «Condition de l’homme moderne ». Ce contexte géopolitique correspond aussi à la liaison des trois mots.

Dans cet ouvrage publié en 1958, elle renvoie au moment grec. Je reprends quelques notions clés au sujet des liens entre les œuvres d’art et les actes et les paroles politiques et donc de leur présence dans la polis qui est la cité grecque.

Paraître en public

« Le mot « public » [écrit-elle] désigne deux phénomènes liés l’un à l’autre mais non absolument identiques : Il signifie d’abord que tout ce qui paraît en public peut être vu et entendu de tous, jouit de la plus grande publicité possible. Pour nous l’apparence «ce qui est vu et entendu par autrui comme par nous-mêmes » constitue la réalité. […] En second lieu, le mot « public » désigne le monde lui-même en ce qu’il nous est commun à tous et se distingue de la place que nous y possédons individuellement. »

Je relève l’importance de ce qui paraît et des conditions publiques de cette apparaître par rapport à la réalité, plus précisément au sens donné à la réalité qui diffère du réel (qui est ce qui m’advient). La présence publique partagée par autrui, dans la pluralité, serait ce qui nous assure de la réalité en général et de la nôtre.

Entre les hommes

L’espace public est associé à la polis. « La polis proprement dite n’est pas la cité en sa localisation physique » ; « c’est l’organisation du peuple qui vient de ce que l’on agit et parle ensemble et son espace véritable s’étend entre les hommes qui vivent ensemble dans ce but, en quelque lieu qu’ils se trouvent. […] Partout où les hommes se rassemblent (le domaine public) est là en puissance, mais seulement en puissance, non pas nécessairement ni pour toujours. »

La conception récente de l’espace public comme espace accessible et régi par une instance publique (État, région, ville…) résulterait d’une confusion avec un lieu public. Cette confusion est sans doute issue de l’assimilation de l’espace public à l’agora ou au forum, c’est-à-dire à un espace concret inscrit dans la cité et non à l’échange qui se déploie entre des personnes égales au moment de l’exercice de leur liberté. Nous ne devons pas oublier que dans les villes grecques cela concernait les hommes libres, c’est-à-dire qui n’avaient pas besoin de travailler, qui n’étaient pas occupés par leurs affaires privées ou leur subsistance, qui étaient désintéressés et qu’il ne s’agissait pas des femmes.

En dehors de cela, la leçon à en tirer est simple en apparence : il s’agirait moins de construire des espaces que de favoriser l’éclosion de moments publics en lesquels la relation du entre est effective, opératoire ; il y aurait bien une présence quasi physique de ce qui est entre, une tension, une reconnaissance de co-présence.

Le même monde

Une autre citation de Hannah Arendt permet de montrer les articulations entre moment public, polis et pluralité :

«la polis dans une mesure incroyablement grande consistait en discussions entre citoyens. Dans ce parler incessant les Grecs découvrirent que le monde que nous avons en commun est habituellement considéré d’un nombre infini de situations différentes, auxquelles correspondent les points de vue les plus divers. Dans un flot d’arguments tout à fait inépuisable, tels que les Sophistes en présentaient aux citoyens d’Athènes, le Grec apprenait à échanger son propre point de vue, sa propre «opinion» — la manière dont le monde lui apparaissait et s’ouvrait à lui — avec ceux de ses concitoyens. Les Grecs apprenaient à comprendre — non à se comprendre l’un l’autre en tant que personnes individuelles, mais à envisager le même monde à partir de la perspective d’un autre Grec, à voir la même chose sous des aspects très différents et fréquemment opposés.»

La présence commune, la discussion, la controverse impliquent une relation « entre » active qui diffère du point de vue unique.

Ce qui s’échange, ne concerne pas des intérêts privés, mais un point de vue pour le monde commun. Comment s’en assurer ?

Apparaître dans un monde commun : œuvres d’art et politique

Pour la philosophe, l’art appartient au monde commun, à l’espace public. Son apparaître prend sens de manière publique. Ainsi faut-il éviter qu’il se situe dans le domaine privé. «Ces choses [œuvres d’art], de toute évidence, partagent avec les «produits» politiques, paroles et actes, la qualité d’avoir besoin de quelque espace public où apparaître et être vues.[…] Elles ne parviennent à leur plénitude de leur être propre qui est d’apparaître, que dans un monde commun à tous. Dans le recel de la vie privée, les objets d’art ne peuvent atteindre leur propre et inhérente validité ; ils doivent, au contraire, être protégés contre l’instinct possessif des individus […].»

La présence publique est fondamentale pour Hannah Arendt qui considère l’œuvre d’art essentiellement comme ce qui doit durer, immortaliser les faits et les paroles dignes d’être conservées entre les personnes. Nous pouvons aussi évoquer sa force de présence au présent, en sa fonction cathartique, fonction politique pour Aristote qui permet de purifier des passions, (peur, craintes, & fantasmes) et qui, pour Hannah Arendt, réconcilie avec la réalité.

Il est bon de revisiter la notion de public.

L’expérience de l’art en public, c’est-à-dire partagée dans un espace commun au présent est pour moi devenue une nécessité. Pourquoi ? Est-ce par catharsis ? Sûrement pour m’assurer de ma réalité, pour être pleinement présente et pour envisager, dans le même mouvement, la co-présence et sa portée politique. La rencontre avec des œuvres et, entre autres, avec des chorégraphies m’a permis de comprendre une modalité de présence aux autres portée par la force du entre, déjà en tant que partage de l’espace, pour que cet espace ait la qualité d’un monde commun.

Le corps : sans la rencontre avec autrui, je ne suis pas sûre de partager l’espace avec lui ou elle, de savoir ce que cela veut dire de partager l’espace avec autrui. Et donc ma présence au monde ne sera pas une considération du commun, soit du politique.

L’horizon est interne et externe ; sans l’articulation des deux horizons dans notre rencontre avec autrui, je ne sais pas quel serait l’engagement dans et pour le monde commun.

Grâce à la rencontre avec des œuvres et des chorégraphies j’ai pu comprendre à quel point j’avais été comme handicapée, limitée dans ma présence spatiale et donc dans la co-présence et avec la possibilité de me disposer mentalement et corporellement (posture, état de corps et d’être) pour construire un monde commun.

Nous sommes debout les pieds sur Terre et nous le vivons dans et avec la pluralité. Le sens de la pluralité développé par Hannah Arendt n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète, corporelle, qui se vit au présent, en des situations chaque fois différentes, et qui peut être orientée pour envisager, voire (co-)construire, un monde commun dans la multiplicité des points de vue.

Catherine Grout « L’horizon du sujet. De l’expérience au partage de l’espace »
éditions La Lettre Volée, Bruxelles, 2012


Intervention de Fazette Bordage

« Mes lieux inventés »

Fazette a situé la création de son premier lieu « le confort moderne »  dans les années 80. Il correspondait à un besoin d’exister, de construire à partir de l’art. C’était une friche récupérée, un lieu citoyen, un lieu qui mettait en avant ce qui nous tient à cœur, qui révélait notre capital sensible. Le « confort moderne » s’est vite associé à un réseau européen puis international. Puis elle a créé, fait vivre Mains d’Œuvres à Saint Ouen.

Fazette voit les lieux qu’elle a créés comme des centres de création artistique et citoyenne. Ce sont des lieux qui sont là pour faire émerger du nouveau, créer des contextes et des dispositifs pour remettre le mouvement généré par l’art au cœur des préoccupations et ainsi contaminer les réflexions.

Ces lieux se sont construits sur des friches, des endroits où l’économie qui n’a pas su évoluer, se transformer, et qui sont transformés par l’art et vivent ainsi une nouvelle vie. Ce sont des petits bouts de territoire qui sont reconstruits avec les artistes, dans la rencontre avec des citoyens. Ce sont des lieux ouverts, de transdisciplinarité. C’est l’art qui donne l’énergie de l’invention. Dans un projet artistique, tout notre potentiel est convoqué. L’art est ce qui permet de ré-ouvrir un champ de questionnement, d’approcher le matériel invisible (les habitudes, les croyances…..) de le remettre en perspective.
On a beaucoup mis en avant les processus de réaction, Fazette propose la création comme alternative. Mélanger l’art et les citoyens, dans cette multiplicité va permettre l’émergence d’une pensée vivante, va réactiver notre muscle de l’imaginaire, du sensible.
Fazette se réfère à la pensée de l’artiste Joseph Beuys. Elle donne ainsi quelques exemples de croisements entre les artistes et les interrogations sociales.

Fazette ne s’est jamais pensée comme directrice de ces lieux, mais comme coordinatrice de ces endroits ouverts, à la recherche de solutions pour les questions qui se posent au fur et à mesure de leur développement, des rencontres de milieux divers.


Intervention d’Alain Liévaux

lue par Micheline Lelièvre

Il m’est revenu une phrase que nous avions mis, Jean-Michel Bruyère et moi en exergue sur le premier numéro de NK, journal à parution aléatoire du théâtre du Merlan scène nationale des quartiers nord de Marseille : l’art n’est pas une catégorie à part de la vie, les artistes ne sont pas des artistes.

Ne serions nous pas dans un autre monde, un monde parallèle, serions nous fait autrement que les autres ? Je crois qu’au travers de ces questionnements, nous percevons que l’art et sa pratique, dans nos pays dits civilisés, s’est retiré de la vie, de la vraie vie. L’art est devenu une sorte d’à côté avec ses temples, ses grands et petits serviteurs et ses adeptes qui au travers de pratiques excluantes se ferme au peuple, à la grande majorité des citoyens.

Nous y sommes.

La terrible phrase de Malraux, inaugurant la maison de la culture de Bourges avec le général De Gaulle, l’art ce supplément d’âme… résonne encore en moi.

L’art n’est pas un supplément et encore moins d’une âme, l’art c’est la vie.Comme d’habitude et par fainéantise peut être, cette conception bourgeoise de l’art, au lieu d’être combattue, fut prise comme vérité première et a donc donné lieu à la création de la culture, de l’action culturelle. Il fallait que cet art, cette pratique bourgeoise, fût à la portée de toutes et tous et pour cela il fallait à la fois une sorte de médiation et une économie le permettant.

Nous sommes nombreux à cette époque à avoir cru à ce développement culturel, développement qui a néanmoins permis la création de réseaux importants de diffusion de l’art et l’implication de nombreuses collectivités à cet essor.

Mais aujourd’hui, en posant ces questions, vous percevez l’échec patent de cette construction bâtie sur le sable de ce supplément d’âme.

Bien sûr, je vais vite et vous me pardonnerez cette radicalité due simplement à l’exercice de l’écrit solitaire, témoignage lointain et figé par rapport à l’oral convivial et partageux.

Je crois qu’il faut, par nos pratiques remettre en cause radicalement cette conception bourgeoise de l’art et non vouloir en adapter le principe à l’époque.

Et là, il faut être dans le concret, le mouvement.

Il faut enlever tout ce qui fait écran, tout ce qui est barrière entre l’art, ses pratiques et les gens. Il faut vivre dans des lieux ouverts, très ouverts tout le temps et à tout le monde. Il faut partager ces lieux avec d’autres, faire école, faire des fêtes. Il faut inviter les gens mais aussi s’intéresser à eux, à aller voir leurs fêtes, participer à la vie et qu’il ne puisse plus se dire qu’il y a eux et nous.

Il faut casser tout simplement ces temples de la culture, mettre l’art dans la vie et casser les rituels bourgeois de la représentation. Il faut rompre avec cette idée de public qui de plus est passif. Il faut danser avec les gens, au milieu des gens, créer dans les gens.

Je me souviens du premier projet de Maguy Marin à Rillieux-la-Pape. Il s’agissait, dans une tour, de prendre un ou deux étages pour le CCN qui serait ainsi traversé quotidiennement par les habitants de la tour qui prendraient ainsi connaissance des danseurs et des invitations possibles.

Mais s’il ne faut pas forcément être plus visible, il faut être très actif pour faire partie de…, il faut être avec les gens. Je ne sais pas trop ce qu’est l’espace citoyen, mais je me doute que cela a à voir avec l’espace politique, l’espace social bref l’espace public, l’espace de l’engagement.

La vie est engagement, sans engagement il ne peut y avoir de vie. Et là l’engagement de chacun doit venir enrichir l’engagement des autres pour créer l’espace commun, l’espace de tous et les artistes comme les autres, au même titre que les autres avec leur inventivité artistique.

Il ne peut y avoir d’astuces, de trucs et combines, de débrouille pour être plus visible, il faut être dans la vie de tous, avec tous et tout le temps.

J’ai toujours été surpris de voir aussi peu d’artistes et gens de culture s’engager socialement, politiquement autrement que pour défendre leurs propres intérêts.

Si je dois me poser la question de la place de l’art, de la danse dans la société, aussitôt je me demande à l’inverse quelle est la place de la société dans les projets des artistes et sur les plateaux ?

Au théâtre du Merlan je disais tout le temps : Si vous voulez que les gens viennent et s’intéressent à nous, à ce que nous faisons, nous devons alors nous intéresser aux gens et aller voir ce qu’ils font. C’est autre chose que de chercher du public, des abonnés pour remplir des salles. D’ailleurs les salles sont pleines mais pleines de vide et de vide vieillissant. (Je sais qu’il ne faut pas globaliser, qu’il y a ici et là d’autres choses et de belles choses commençantes)

Il nous appartient vraiment aujourd’hui de rompre violemment avec ces restes de pratiques bourgeoises de l’art. L’art aujourd’hui ne fait souvent qu’accompagner une société sans goût ni saveur, qui cherche à se mirer au travers de fades représentations.

C’est l’art et le poète qui bouscule le monde et lui permet ses révolutions.

C’est pourquoi et à juste titre vous vous posez ces trois questions auxquelles il ne faut pas chercher de réponses, mais nous devons plutôt nous demander pourquoi en sommes nous arrivés à nous poser ces questions ?

Je suis vraiment désolé de ne pas être parmi vous et j’espère que vos échanges seront de nature à comprendre un peu plus pourquoi le poète n’a plus de place dans nos sociétés de gestion.

Alain Liévaux, Neuilly-en-Dun, 31 janvier 2013


Questions de Dominique Boivin

Je ne suis pas sûr que l’artiste soit au centre de la culture aujourd’hui, il s’agirait plutôt du projet et si celui-ci est bien moteur et au centre alors il doit donc être partagé non seulement avec l’administratif, mais aussi avec les partenaires.

J’ai toujours pensé que l’artiste ne peut pas être le seul aux commandes du vaisseau et que l’administratif, un suiveur.

Je crois que l’artiste n’est pas cet enfant joueur, presque caricatural avec cette idée romantique de liberté absolue.

Il a des devoirs. Tout d’abord citoyens : l’argent qu’il touche est public, dès lors il a un cahier des charges. 

De quelle nature est ce cahier des charges ?

Qu’est ce qu’être artiste ? Et puis c’est quoi un artiste subventionné ? De surcroît un artiste en région ?

Je ne pense pas qu’un artiste est un gosse qui fait joujou avec l’argent des autres. Il a probablement toujours cette envie de changer le monde et tous les moyens sont bons, de l’humour au drame, de la virtuosité au minimal, de l’écriture à l’improvisation, du réalisme à l’abstrait. Sa relation intime à l’argent public implique-t-il la réussite ? Si oui, elle est de quelle nature ?

Est-ce que le fait d’être subventionné, implique l’artiste à être rentable ? Si oui en quelle quantité ? En nombre de spectateurs, de créations, de spectacles vendus, de pays ?

En tout premier lieu, quel est le devoir de l’artiste ? Envers lui-même puis vers la société ?

D’un côté on demande à l’artiste qu’il soit impérativement fidèle à ces intuitions, fidèle à ses choix les plus intimes, novateur et capable de se renouveler et puis de l’autre on lui demande d’être efficace, d’être « sur le terrain », d’être clair et insidieusement « rentable » comme une sorte de retour sur investissement.

Pourquoi un administrateur ? Quelle est son « utilité » ?

Est-ce exactement à cet endroit que l’administrateur peut intervenir ? Est-ce à lui de poser un regard constructif, éveillé, créatif sur l’activité artistique d’une compagnie ?

Où doit il être présent ?

Si le projet est au centre, quelle est la parole échangée entre l’artiste et l’administratif ?

S’il n’est plus question qu’un administrateur puisse être passif aujourd’hui, quelle est sa place ?

Puis entre la compagnie et les partenaires ? Y a t-il parole commune ?

Aujourd’hui où sont les enjeux qui pourraient nous rassembler ?

Les règles sont elles si définitivement posées entre les directeurs de théâtres, les DRAC, Région, ville, département ?

Est-ce que les artistes font la différence entre un système public et privé ? S’ils pouvaient choisir, quel serait leur choix ?

Quels devoirs ont nos partenaires ? A qui doivent-ils des comptes ?

Qu’avons nous à faire ensemble ? Que construisons nous ensemble ?

Quand on parle d’écologie, est-ce que l’art est concerné ? Si oui où se situe sa responsabilité de citoyen en matière d’écologie ?

L’art est-il écologique ?


 La parole d’Emmanuelle Vo-Dinh

Emmanuelle a rappelé que le projet du Phare, Centre Chorégraphique National de Haute Normandie, tel qu’elle l’a pensé est d’intégrer le lieu au quartier dans lequel il se trouve, de l’ouvrir sur la vie extérieure. Le Phare est situé quartier de l’Eure. C’est un quartier très populaire, qui souffre d’une très grande précarité. Il a été conçu pratiquement sans ouverture vers l’extérieur. C’est un lieu fermé dans lequel il faut avoir envie d’entrer. Emmanuelle souhaiterait repenser l’architecture extérieure pour que déjà, dans son aspect, une convivialité apparaisse, que les curieux aient envie de franchir la porte, que la vie du CCN ne soit pas une citadelle dans la cité.
Il s’agirait de le relier, d’une manière ou d’une autre à la vie de la cité.
Emmanuelle pense que c’est là un de ses devoirs de citoyenne que d’être, avec les moyens dont elle dispose, partie prenante d’une dynamique plus globale de la ville.

C’est aussi une partie de ses missions de directrice de CCN de rendre la culture visible et en partage.


 

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