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  • Consultation FLASH Revenus des artistes auteur·trices* Chorégraphes Associé.e.s à l’Assemblée Nationale 18 septembre 2025

    Consultation FLASH Revenus des artistes auteur·trices* Chorégraphes Associé.e.s à l’Assemblée Nationale 18 septembre 2025

    Rapporteures : Mmes Soumya Bourouaha et Camille Galliard-Minier 
    Commission des affaires culturelles et de l’éducation Assemblée nationale

    Chorégraphes Associé.e.s a répondu présent à l'invitation de Mmes Soumya Bourouaha, députée de Seine-Saint-Denis et Camille Galliard-Minier, députée de l’Isère, rapporteures, au nom de la commission des affaires sociales et commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, de la mission flash sur la mise en place d’une continuité de revenu pour les artistes-auteur·trices.

    Vous avez été nombreux·ses à répondre à notre questionnaire concernant la Consultation FLASH Revenus des artistes auteur·trices.
    Nous vous remercions très sincèrement pour votre contribution.

    Recueillir ces témoignages nous a mis face à une réalité de notre secteur. Nous ne pouvons que vous encourager à nous rejoindre pour donner de la puissance à la voix des chorégraphes. Nous incarnons le seul syndicat du secteur chorégraphique et cette place nous positionne en relation directe avec les institutions en tant que corps intermédiaire.

    Nous sommes ainsi un porte parole majeur de vos besoins et revendications. Rejoignez-nous !

    Suite à notre enquête flash auprès de 48 chorégraphes (adhérent·e·s ou proches du syndicat),

    • 87,5% ont plus de 5 ans d’expérience.
    • 19% ne se déclarent pas en tant qu’artistes-auteur·trice·s.

    Quand il·elle·s se déclarent comme artistes-auteur·trice·s pour la CRÉATION et la DIFFUSION de leurs œuvres chorégraphiques, leurs revenus représentent pour

    • 41% un montant inférieur à 1000€ annuels
    • 82% un montant inférieur à 6000€.

    De plus, en ce qui concerne les rémunérations de droits d’auteur pour la CRÉATION,

    • 82% considèrent ces revenus trop faibles et/ou trop irréguliers (31% irréguliers et insuffisants, 25,5% très faibles, 25,5% zéro).
    • 18% considèrent ces revenus comme suffisants (8% stables et suffisants, 10% irréguliers mais suffisants).

    En ce qui concerne les rémunérations de droits d’auteur pour la DIFFUSION DES ŒUVRES,

    • 69% considèrent ces revenus trop faibles et/ou trop irréguliers (33% irréguliers et insuffisants, 33% très faibles, 3% zéro).
    • 31% considèrent ces revenus comme suffisants (8% stables et suffisants, 23% irréguliers mais suffisants).

    Les chorégraphes considèrent les rémunérations par droits d’auteurs selon le contexte : création d’une œuvre ou diffusion. La collecte de revenus d’artiste-auteur·trice à la diffusion est plus répandue. Il serait intéressant de connaître la part de chorégraphes adhérant à une société de gestion de droits d’auteur type SACD, qui perçoit et répartit les droits d’auteur à la diffusion, et voir comment cela facilite la collecte des droits.

    • 68% observent une dégradation de ces revenus d’artistes auteur·trices depuis 3 ans. Selon leurs réponses, cela est lié à la baisse de la diffusion des œuvres et à la baisse des coûts de cession des œuvres, entraînant de fait une baisse des revenus liés aux droits à la diffusion
      Concernant les aides attribuées, les aides attribuées aux artistes auteurs qui ressortent le plus sont des aides à l’écriture, majoritairement de la SACD : la bourse à l’écriture SACD-Beaumarchais, mais également SACD-Écrire pour la Rue, SACD-Auteurs d’Espaces.

    Une confusion apparaît entre les artistes-auteur·trices et les aides attribuées aux associations (compagnies) avec lesquelles elles et ils travaillent, et qui sont souvent les intermédiaires auprès des institutions pour les aides publiques : aides à la création, aides aux projets, etc.


    Il semble donc que seulement:

    • 19% ont déjà touché une aide spécifique au statut d’artistes-auteur·trices.
    • 100% considèrent ces aides comme insuffisantes pour l’écriture de la chorégraphie et ses moments de recherche.
    • 98% considèrent les critères d’attribution et le niveau des ces aides comme non adaptées à leur situation d’artiste.
    • 87,5% considèrent que leur activité en tant qu’artistes-auteur·trices est compatible avec le régime de l’intermittence du spectacle. Il serait intéressant de savoir pourquoi
    • 12,5% sont en désaccord.
      Une hypothèse d’analyse de ce résultat serait la multiplication des sources de revenus, qui fragilise pour les intermittent.e.s le renouvellement de leurs droits. Les heures rémunérées en notes de droits d’auteur·rices à la création ne peuvent en effet pas être comptabilisées dans le cadre de l’intermittence du spectacle.
    • 44% rémunéré·es au titre du régime de l’intermittence du spectacle en sus de leurs revenus d’artistes-auteurs
    • 23% rémunérations uniquement au titre du régime de l’intermittence du spectacle.
    • 67% dépendant·es du régime de l’intermittence du spectacle.
    • Concernant les régimes de rémunérations cumulatifs,
    • 4% auto-entreprise,
    • 8,5% employé·es au régime général.
    • 10,5% en retraite, en plus de leur rémunération en tant qu’artistes-auteur·trices.
    • 6% en tant qu’artistes-auteur·trices.
    • Note de droits d’auteur à la création
    • Droits à la diffusion (organisme de gestion type SACD ou gestion directe de la part de la structure portant le projet en diffusion)
    • 39,5% rencontrent des difficultés liées à l’irrégularité de leurs revenus d’artistes-auteur·trices.

    Les principales difficultés rencontrées sont :

    • précarité (réponse principale)
    • épuisement professionnel
    • non-reconnaissance du métier de chorégraphe. Seul le travail salarié (donc de répétition) est rémunéré, il est donc également le seul à être reconnu dans la temporalité de création d’une œuvre, alors que le travail réellement effectué, surtout en amont des répétitions, représente un volume horaire beaucoup plus important.
    • non reconnaissance de l’expérience professionnelle

    92% considèrent que les artistes-auteur·trices devraient pouvoir bénéficier de l’assurance chômage.

    Notre enquête ne nous permet pas de répondre véritablement à cette question.

    • 19% sans opinion (il est mentionné leur manque de connaissances sur la question dans d’autres réponses)
    • 2% défavorables.
    • 79% favorables à la création d’un revenu de remplacement lors des périodes de création ou d’inactivité,

    Dans l’ordre de préférence, voici les critères retenus pour prétendre à un revenu de remplacement :

    En majorité, les personnes s’accordent sur le fait que ces calculs doivent comprendre un plancher minimal garanti de revenu de remplacement et un plafond maximal.
    Les périodes de création (et donc d’activité) devraient être prises en compte dans le calcul et s’accorder sur la base des revenus touchés sur la dernière année.
    Ces propositions sont calquées sur le régime de l’intermittence du spectacle.

    83% n’avaient pas connaissance de cette résolution. Ce manque d’information est à relier à un manque de connaissances des décisions européennes.

  • 2026 Café nomade des chorégraphes

    2026 Café nomade des chorégraphes

    En 2026, le Conseil d’Administration met en place dans différentes régions le Café nomade des chorégraphes. Nous le pensons comme un événement convivial afin de rompre la solitude des chorégraphes en les rencontrant sur leurs lieux de création. Cette année, quatre villes sont concernées : Paris, Poitiers, Lille et Reims.
     

    Nous sommes convaincu·es que faire corps, faire communauté est non seulement une nécessité, mais surtout un acte de résistance dans une période âpre qui tend à nous isoler. 
    Chorégraphes Associé.e.s, syndicat d’auteurs du champ chorégraphique, a à cœur d’être au plus proche de l’ensemble des chorégraphes. Il renforce le lien entre des artistes souvent isolé·es dans leur pratique et qui doivent assumer de nombreuses casquettes. 

    Nous imaginons ces cafés comme des échanges de compétences dans une dynamique collective et solidaire : une sorte d’empuissancement en apprenant des expériences de chacun·e·s, en partageant nos savoirs, en comblant nos manques…
     

    Ces cafés seront des espaces collectifs et horizontaux, où nous pourrons grandir ensemble, dans la force du lien et de la transmission entre pairs. Tous les sujets sont possibles : relation avec les institutions, constitution d’un public, communication, réseaux sociaux, gestion des conflits, sujets plus techniques….

    Nous avons consulté nos adhérent·es sur les thématiques.

    • Premier RDV : mardi 13 janvier 2026 à 10h à la SACD à Paris (10h-12h30)

    Thèmes : Réfléchir sur notre place en tant que chorégraphe dans le monde actuel : quel geste proposons-nous, déposons-nous vers quel public ?
    Quelle médiation défendez-vous en tant que chorégraphe ?


    ▶︎ possibilité de prise en charge des billets de train en 2nd si vous venez de région sur demande par mail.
    ▶︎ Invitation au repas de midi.
    ▶︎ participation au Conseil d’administration (14h-17h30).




     

  • Informations supplémentaires journée du 12 décembre 2025

    Informations supplémentaires journée du 12 décembre 2025

    Corps-Paysage : Topographies sensibles
    Atelier performatif de Iliana Fylla

    Un quartier, un lieu, un territoire ne se résument pas à leurs paysages «cartes postales ».
    Ils sont traversés de strates invisibles: gestes, récits, mémoires quotidiennes.
    Ces traces vivantes, inscrites dans les corps, donnent au lieu sa profondeur et sa présence.
    Et si nous nous autorisions une autre manière d’explorer le territoire ?
    En écoutant nos paysages intérieurs, en contemplant ceux de l’extérieur, en marchant, en écrivant, en laissant le mouvement dessiner la mémoire entre vécu et imaginaire.
    Dans cet atelier, le corps devient carte sensible, instrument de récit et de lien. Par les mots, les gestes et la présence, nous coconstruirons une géographie partagée.
    Une expérience à vivre ensemble, où les détails prennent sens à travers des explorations multisensorielles.

    SEED Social et Ecological Engagement through Dance – Cultiver des pratiques systémiques
    Projet Erasmus+ entre L’Éveilleur (Avignon) et Liminal (Athènes)
    Intervention d’Iliana Fylla, co-porteuse du projet en France avec Laura-Lou Rey

    Le projet européen SEED, développé entre Avignon et Athènes, interroge l’accompagnement des artistes chorégraphiques vers des pratiques de création, de production et de diffusion plus durables, inclusives et accessibles.
    Il propose d’expérimenter d’autres manières de collaborer, en reliant les territoires locaux, régionaux et européens à travers des démarches sensibles et participatives.
    SEED réunit des artistes et des mentors engagés dans la co-construction d’un savoir-faire transversal, fondé à la fois sur des connaissances interdisciplinaires existantes et sur la recherche artistique en situation. Au fil du projet, ce réseau se construit progressivement, basé sur la collaboration et le partage, et continue de se développer au-delà des actions ponctuelles de SEED.
    Au cœur du projet : des temps d’échange, des résidences pédagogiques, des laboratoires de gestes et des actions menées avec des publics diversifiés.
    Lors de cette présentation seront partagés les enjeux, les expériences et les pistes de réflexion autour de ce réseau et de projet en devenir. Être artiste chorégraphique, ici, c’est aussi penser le geste comme un acte écologique, collectif et ouvert sur le monde.

    Iliana Fylla (née en 1983) est docteure en histoire de l’art (Université Paris Nanterre), spécialisée en danse contemporaine, et diplômée en communication et médias (Université d’Athènes). Elle travaille entre la France et la Grèce dans la recherche, la création, l’écriture et la communication pour l’art et la culture.
    Elle enseigne l’histoire de la danse contemporaine dans l’enseignement supérieur et secondaire et possède une expérience significative dans  la sensibilisation des publics aux arts. Elle collabore à des projets artistiques issus de la danse et des écritures performatives, en tant que théoricienne, auteure ou interprète. Son travail s’inscrit dans une approche d’ouverture et d’élargissement des codes, de partage et de déconstruction des hiérarchies au sein des pratiques. Ses récits, articles, critiques et entretiens sont publiés depuis vingt ans en Grèce et en France dans des magazines, revues en ligne, ouvrages et programmes artistiques. Depuis février 2025, elle est co-porteuse du projet Erasmus+ SEED – Social and ecological transitions through dance. | Collaborations : L’Éveilleur (Avignon), Liminal (Athènes).


    Guillaume Sintés (…)

  • Corps et Paysage(s) / Corps et Territoire(s) – journée professionnelle 12 décembre 2025 à Nice

    Corps et Paysage(s) / Corps et Territoire(s) – journée professionnelle 12 décembre 2025 à Nice

    Rencontre professionnelle : Corps et Paysage(s) / Corps et Territoire(s)

    Vendredi 12 décembre 2025 à Nice à partir de 10h

    Idée incorporée par Magali Revest, chorégraphe et membre du CA de Chorégraphes Associé.e.s

    Une journée d’échanges autour de la question de l’auteur·trice chorégraphe

    Chorégraphe Associé.e.s invite les chorégraphes, ainsi que des étudiant·es et des chercheur·es du territoire de Nice à une journée professionnelle pour débattre et échanger sur l’importance de la place de l’auteur·trice chorégraphe.

    Au regard des expériences vécues par les artistes sur le territoire, Chorégraphes Associé.e.s propose de questionner Corps et Paysage(s) / Corps et Territoire(s).


    Comment certains environnements conditionnent nos relations et notre rapport au corps ?

    Comment certains environnements conditionnent nos relations et notre rapport au corps ?

    En partenariat avec le Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants de l’Université Côte d’Azur et la Compagnie /TranS/ Laurence Marthouret, l’événement se compose en trois temps : une rencontre en mouvement au sein d’un studio de danse de l’université ; ensuite des échanges sur les pratiques professionnelles sur le territoire des Alpes Maritimes et sur la question du droit d’auteur à l’Entre-Pont et enfin, une sortie de résidence dans le cadre de l’évènement Les Inclassables #8 de la Cie /TranS/.

    PROGRAMME DE LA JOURNEE

    MATIN

    L’énergie circule quand il y a déplacement…

    Lieu : Salle de danse du Centre sportif universitaire de Valrose

    9h30 -10h30 Accueil des participants & Présentation de Chorégraphes Associé.e.s

    10h30 – 12h00 Atelier de cartographie dansée avec Iliana Fylla

    Iliana propose une exploration sensible et présente le projet SEED (balades chorégraphiques) mis en place à Avignon. Une exploration qui propose de partager des formes artistiques singulières s’articulant autour de la question de l’étrange voyage du déplacement d’un corps d’un point à un autre. Projet local et européen (L’Éveilleur, Erasmus+ Grèce).

    12h00 Départ vers le 109, en tram
    Jeu dansé dans le tram avec les étudiants, partir des gestes récoltés lors de l’expérience du matin.


    12h45 Visite rapide de la Station avec la médiatrice culturelle Pénélope Moterolle


    13h00-14h00 Repas sur place et sur inscription

    APRES-MIDI

    Auteur·trice en territoire : Qui ? Que ? Quoi ?

    14h00-14h30 Charlotte Cousin, administratrice: Présentation du projet Entre-Pont, les résidences mises en place, les soutiens aux compagnies
    – Présentation du projet Les Inclassables – résidences de chorégraphes de la Cie /TranS/

    14h30-14h45
    Introduction par Chorégraphes Associé.e.s sur le droit d’auteur et le syndicat

    Qui ? Que ? Quoi ? Le droit d’auteur aujourd’hui ?
    Adhérer, prendre part, s’investir dans une pensée ouverte sur nos pratiques en danse. Ouvrir notre champ de réflexion, partager nos expériences dans une dynamique de coconstruction.

    14h45- 15h30 –Conférence, Guillaume Sintès (Université de Strasbourg) : Droit d’auteur : histoire et contexte. 

    SOIREE

    17h30-19h00 – Temps libre et visite de la Station (artistes plasticiens au 109)

    19h00 Présentation Et puis j’ai grandi de PERMADANSE /Marseille, travail en cours – Sortie de résidence
    Evènement Les Inclassables #8, présenté par Laurence Marthouret – Cie /TranS/
    suivi d’une rencontre bord plateau
    Gratuit sur inscription

    20h00 – Repas sur place et sur inscription, suivi d’un moment convivial et festif

    Clôture des inscriptions le 9 décembre à 12h.

  • Disparition d’Odile Cougoule

    Disparition d’Odile Cougoule

    © Jean-Luc Dugied

     Communiqué de presse 27 octobre 2025 

    Formée à la danse contemporaine par Karin Waehner à la Schola Cantorum (à partir de 1970), puis à New York dans l’école de Merce Cunningham (1978‑1979), Odile Cougoule s’est toujours engagée pour la danse, que ce soit en tant que chorégraphe avec sa compagnie « Un temps « (2007-2015), en tant que journaliste (Danser…), en organisant des rencontres de chorégraphes (Lundis de la danse…) et plus tard en accompagnant la danse dans son rôle d’inspectrice de la création et des enseignements artistiques au ministère de la Culture. Elle a écrit et collaboré à deux livres : Enseigner la danse jazz (Cahiers de la pédagogie CND) d’ Odile Cougoule avec Daniel Housset et Patricia Karagozian et Pratiquer et enseigner la danse Hip hop (2022).

    Adhérente à Chorégraphes Associé.e.s en 2021, elle a rejoint le Conseil d’Administration du syndicat pendant trois années.
    C’était une figure marquante de la danse contemporaine.

    Nous présentons à sa famille, sa fille et son petit fils nos plus sincères condoléances.

  • Consultation FLASH Revenus des artistes auteur·trices* Chorégraphes Associé.e.s à l’Assemblée Nationale

    Consultation FLASH Revenus des artistes auteur·trices* Chorégraphes Associé.e.s à l’Assemblée Nationale

    Rapporteures : Mmes Soumya Bourouaha et Camille Galliard-Minier
    Commission des affaires culturelles et de l’éducation
    Assemblée nationale 

    Chorégraphes Associé.e.s a répondu présent à l’invitation de Mmes Soumya Bourouaha, députée de Seine-Saint-Denis et Camille Galliard-Minier, députée de l’Isère, rapporteures, au nom de la commission des affaires sociales et commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, de la mission flash sur la mise en place d’une continuité de revenu pour les artistes-auteur·trices.

    Nous serons donc auditionné·es le 18 septembre au côté des autres syndicats du secteur et pour préparer au mieux ce RDV, nous avons besoin de vous et de vos retours.

    Cela ne vous prendra que quelques minutes de remplir ce questionnaire avant le lundi 22 septembre. 

    Merci d’avance pour votre participation dans le lien ci-dessous

    PS : Même si notre audition est passée, l’enquête perdue jusqu’à dimanche et sera transmise par écrit à aux rapporteures.

  • Presse : À petits pas vers la douceur

    Presse : À petits pas vers la douceur

    Dossier Alors on danse »
    #Numéro spécial Télérama – août 2025

    Merci à Telerama et son rédacteur en chef Lucas Armati pour ce dossier sur la danse auquel Lucie Augeai apporte sa modeste contribution.

    La nécessité d’un changement de focal et de renouvellement de nos pratiques professionnelles à l’aube des transformations qui s’annoncent pour notre secteur.

    Ou comment la danse, malgré ses violences systémiques, peut être un vecteur puissant de transformation et d’émancipation, au service de tous.

    L’article complet ci-dessous.


    Silence complet, solennité maximale. Sur la scène du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, les candidats au certificat d’interprétation se succèdent sans un bruit. Solo imposé, variation de répertoire, composition personnelle… Dans la salle, interdiction a été faite au public d’applaudir avant la toute fin de l’examen. Alors, au passage des danseurs, les proches secouent leurs mains en l’air pour exprimer, comme ils peuvent, leur soutien. Pour les élèves, ce moment de vérité est aussi un aboutissement. L’occasion de briller après tant d’années consacrées à leur art, tant de labeur, d’efforts, de sacrifices. De violences aussi, parfois. C’est un cliché qui colle à la peau de la danse, mais la réalité est tenace: quel que soit leur parcours, tous les danseurs interrogés pour cet article disent avoir été un jour victimes ou témoins de ce que l’on appelle aujourd’hui des « violences pédagogiques ».

    Remarques dégradantes, corrections humiliantes, exercices allant au-delà de la souffrance, harcèlement moral, emprise… En janvier 2024, le collectif La Crécelle, qui regroupe « des révolté·es de l’art vivant», fustige dans un long article publié sur Instagram la formation des danseuses classiques, qualifiée de « lieu de violences pédagogiques normalisées, banalisées ». Le nombre de réactions en ligne explose. « On en parlait tellement entre nous !, explique aujourd’hui le collectif. On voulait sortir d’un certain romantisme entourant la souffrance des danseureuses et dénoncer un système. On s’est concentré·es sur le classique, mais ça concerne tous les types de danse. »

    Si la question des violences sexistes et sexuelles (VSS) fait aujourd’hui la une des médias, les violences pédagogiques sont comme la partie immergée de l’iceberg — une masse probablement plus importante, mais aux contours flous. Difficile d’obtenir des chiffres fiables. Aucune étude d’ampleur n’existe. Dans la foulée du mouvement #MeToo qui a touché quelques figures de la danse contemporaine, comme le chorégraphe Jan Fabre, condamné pour agression sexuelle et violences, les langues ont commencé à se délier, mais timidement. « Les danseurs ont choisi de s’exprimer par le corps, pas par les mots. Ils baignent dans la culture du silence et ont développé une tolérance élevée à la douleur, physique ou morale… », déplore Lucie Augeai, codirectrice de la compagnie Adéquate et membre du syndicat Chorégraphes Associé.e.s. Elle ajoute : « Dans notre secteur, les carrières sont courtes ; les artistes, précaires ; les profs, souvent isolé·es. Difficile, dans ces conditions, d’inventer de nouveaux modèles!» Un fin connaisseur du milieu complète : « Remettre en cause les anciennes méthodes ravive chez certains la peur de perdre l’excellence française. »

    Quand elle a pris la tête, en 2020, du Conservatoire national supérieur de Paris (mille quatre cents élèves, dont deux cents en danse), Émilie Delorme dit avoir été « effa- rée » à la lecture d’un sondage sur la perception des VSS dans l’enseignement supérieur artistique et culturel, com- mandé par le ministère de la Culture. Au Conservatoire, elle met alors en place des formations et établit une procédure claire de signalement — une quinzaine d’affaires ont été traitées en 2023, en grande majorité au sein de la branche « musique ». « Des cas de violences pédagogiques nous remontent de plus en plus par cette voie, dit-elle. Il s’agit d’une véritable évolution sociétale: les étudiants n’acceptent plus ce qu’ils toléraient hier. » Pas toujours facile de traiter le problème : comment faire comprendre à un prof, lui-même formé « à la dure », que ses remarques sont aujourd’hui jugées trop cassantes ? « La question de la confiance en soi des étudiants est une bonne porte d’entrée », juge Émilie Delorme. Au sein de son établissement, les changements sont autant passés par le symbolique — la terminologie « maître-élève» a été remplacée par « enseignant-étudiant», considérée comme plus égalitaire— que par le concret: dialogue accru avec l’équipe pédagogique et les élèves, et sanction actionnée si besoin. Pour quels résultats ? « On repère mieux les signaux faibles, assure-t-elle. Mais on n’en aura jamais totalement fini : une société sans violence, ça n’existe pas. » L’ex-danseuse étoile Aurélie Dupont a été l’une des premières à dénoncer les coulisses de sa formation au sein de la prestigieuse école de danse de l’Opéra de Paris, dans les années 1Q8o. Dans son autobiographie, N’oublie pas pour- quoi tu danses (éd. Albin Michel), parue l’année dernière, elle revient sur ce qu’elle dit avoir subi : « humiliation », « coups bas », « insultes », « méchanceté », « harcèlement»… En 2002, un rapport explosif, commandé par les élus de l’Opéra, avait pointé des « atteintes à la dignité » au sein de l’école et une « discipline de terreur psychologique et d’outrance verbale ». La directrice de l’époque, Claude Bessy, avait quitté l’établissement deux ans plus tard, remplacée par Élisabeth Platel, toujours en poste.

    Aujourd’hui, l’Opéra de Paris affiche une politique de « tolérance zéro ». L’école s’est transformée : la grille d’évaluation du concours d’entrée, réputé rude, a été assouplie; des formations sont dispensées aux salariés, aux élèves et à leurs parents, par l’association Colosse aux pieds d’argile, spécialisée dans la lutte contre les violences sexuelles, le harcèlement et le bizutage; les professeurs ont été en partie renouvelés… « L’ambiance avec les enfants est assez bonne, confiait Élisabeth Platel lors d’une rencontre organisée par l’Opéra en décembre dernier. On glisse [du statut] de maître, avec tout le respect, à [celui de] grand frère ou grande sœur […] On leur rappelle qu’on a fait le même métier.» Un constat nuancé par Andrea Turra, représentant du personnel à la Commission santé, sécurité et conditions de travail de l’Opéra. « Les choses ont progressé, reconnaît-il, mais il reste du chemin à faire. » L’élu affirme ainsi avoir demandé — en vain — la mise en place d’un véritable soutien psycholo- gique pour les élèves qui en auraient besoin. « Ce sont les surveillants de nuit qui remplissent ce rôle, assure-t-il. Il faudrait un vrai professionnel sur place. Mais on nous répond que c’est impossible de créer de nouveaux postes, faute de budget…»

    Si les grandes écoles, les conservatoires et les associations ne disposent pas des mêmes ressources financières pour assurer des dispositifs d’écoute et d’accompagnement, c’est surtout la façon d’enseigner qu’il faudrait entièrement revoir. « Bien sûr que la rigueur est indispensable en danse, s’exclame Marion Barbeau, passée par l’école et le ballet de l’Opéra de Paris. Bien sûr qu’on peut parfois être essouffiés, fatigués ou même avoir mal… Mais pourquoi le plaisir est-il si souvent laissé de côté? C’est pourtant ça qui nous a amenés à danser quand on était gamins ! » Le danseur et professeur Mathieu Bossos, lui, a eu besoin de partir aux États-Unis pour se rendre compte que quelque chose clo chait dans sa manière de transmettre. « J’ai pris conscience que mon enseignement n’était pas bienveillant, que j’étais constamment dans la critique, sans donner d’horizon. Ça ne passait pas avec les élèves américains », résume-t-il.

    Aujourd’hui doctorant en anthropologie de la danse à l’université Paris 8, il travaille sur les enjeux de la transmission et pointe du doigt la formation des futurs professeurs.« Le diplôme d’État nous prépare à enseigner avec beaucoup d’exigence à une élite, à de futurs pros, alors que la plupart des danseurs n’ont pas ce niveau, explique-t-il. Et il se concentre essentiellement sur le mouvement alors que la première chose qu’on devrait évaluer est la capacité empathique du futur Zone de texte: SERGE PICARD/AGENCE VUenseignant.» Le ministère de la Culture, qui habilite les vingt-deux centres de formation, dit aujourd’hui mettre l’accent sur les risques psycho-corporels. Il va aussi éditer un guide de bonnes pratiques avec une partie consacrée aux violences pédagogiques. Suffisant? « C’est quand même le jour et la nuit avec les formations dispensées il y a vingt ans!, juge Célia Thomas, directrice du département danse du Pôle d’enseignement supérieur de musique et de danse (PESMD) Bordeaux Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, on questionne le mouvement, on montre par exemple qu’il existe différentes façons de placer une arabesque. On a compris qu’on pouvait obtenir quasiment la même chose en prenant en compte l’humain. À mon époque, on ne se posait pas toutes ces questions et on forçait. J’y ai laissé mon dos. »

    Parmi la jeune génération de danseurs, on reste malgré tout sceptique. « Dire que tout va mieux rend un peu aveugle, cingle une danseuse, sortie il y a peu du Conservatoire. Certes, les profs se savent surveillés donc ils adaptent leur discours. Mais au fond, le logiciel reste le même. » Dans leur viseur, notamment : l’obsession du poids des danseuses, qui serait toujours en vigueur dans la danse classique. « On n’entend plus “Ne mange pas”, mais ça revient un peu au même. Et celles qui décrochent les premiers rôles sont les plus maigres. En réalité, on se demande toujours quels corps sont permis sur scène.» Ce questionnement, Florent Cheymol l’a beaucoup entendu chez ses patientes. Ancien danseur pro reconverti en psychologue, il dit recevoir dans son cabinet parisien des femmes toujours hantées, des années plus tard, par certaines remarques entendues pendant leurs cours de danse. « L’enseignement n’est pas forcément violent mais la question du corps quand on est ado, si. C’est très facile de faire du mal. Surtout quand, en classique, le programme reste la maigreur. Toutes les danseuses y sont un jour ou l’autre confrontées avec, souvent, des troubles alimentaires à la clé. » S’il juge les grandes institutions encore trop « endogames » et réticentes au changement, il ne désespère pas. « La danse peut être une machine à broyer, mais elle peut aussi réparer et soigner.» Un art en forme de thérapie, à condition peut-être que tout le monde veuille bien s’allonger sur le divan.

    Par Lucas Armati
    Télérama 06/08/25 LA DANSE | ENQUÊTE

    Télécharger l’article complet.

  • MCAC : communiqué du 24 juillet 2025

    MCAC : communiqué du 24 juillet 2025

    Investir dans ce qui nous tient ensemble : pour un grand plan de revitalisation culturelle, sociale et solidaire !

    En pleine période de programmation estivale, tandis que les projecteurs s’allument sur certains lieux emblématiques, le tissu artistique et culturel de proximité, celui qui fait aussi vivre la création au quotidien, se délite dans le silence.

    L’annonce de 6 millions d’euros supplémentaires pour les réseaux culturels labellisés par l’État est, certes, bienvenue. Mais cela ne bénéficiera pas à la diversité de l’écosystème culturel associatif et de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), ni aux équipes artistiques, ni aux artistes-auteur·ices, ni aux lieux intermédiaires, ni aux collectifs de production, etc. Cette annonce s’inscrit dans un projet de budget 2026 qui baisse de 200 millions d’euros le budget du ministère de la culture, coupe les moyens d’autres ministères et demande un effort inouï aux collectivités territoriales qui risquent de facto de diminuer leurs budgets culturels.

    Si vous poursuivez dans cette logique, vous tuez les associations et les autres modèles de l’ESS ; vous déclarez inutiles les missions d’intérêt général qu’elles assument ; vous condamnez ce qui fait la nature même de la France : la vitalité artistique, culturelle et citoyenne qui irrigue nos territoires, façonne les imaginaires, favorise les modes d’habiter, crée de la richesse économique, sociale et démocratique partout.

    Il est temps d’assumer un grand plan de revitalisation culturelle, sociale et solidaire, au service de l’intérêt général.

    L’argent existe : les 211 milliards d’aides publiques annuelles aux grandes entreprises versés sans contrôle, sans évaluation, souvent pour servir les actionnaires plutôt que l’intérêt général.

    Ne cherchez pas des économies sur le dos des droits fondamentaux des Français·es. Cherchez-les plutôt dans les profits démesurés des plus riches, dans les marges indécentes des grandes entreprises, dans la fraude et dans les gâchis que dénonce le Sénat dans son rapport d’enquête. On a retrouvé les 40 milliards : ils dorment dans des dividendes, des rachats d’actions et des niches mal contrôlées1.

    Nous demandons :

    • Un grand plan national de revitalisation culturelle, sociale et solidaire, coconstruit et financé à la hauteur des besoins.
    • Une réorientation massive des aides publiques, conditionnées à des engagements concrets en faveur des droits fondamentaux, de la transition écologique, de l’emploi, des territoires, de la coopération, de la justice sociale et d’une réelle égalité.
    • La reconnaissance pleine et entière des associations et autres structures artistiques et culturelles à buts autres que lucratifs comme piliers de la République et de l’intérêt général.

    Le gouvernement a les moyens. Nous lui demandons d’avoir le courage politique et la volonté de mettre l’argent là où il sert vraiment à créer de la richesse collective, à investir dans ce qui nous tient ensemble !

    Paris, le 24 juillet 2025.
    Mobilisation et Coopération Arts et Culture – MCAC 2025


    SIGNATAIRES

    • ACTES IF – Réseau de lieux artistiques et culturels indépendants en Ile-de-France
    • ACTES PRO – Association de compagnies professionnelles de spectacle vivant des Hauts-de- France
    • AJC – Réseau de la diffusion du jazz en France et en Europe
    • ALIICE – Association des Lieux Intermédiaires Indépendants du Centre-Val de Loire
    • ARTFACTORIES/AUTRESPARTS [AFAP] – centre de ressources arts/territoires/société
    • ASTRE – Réseau des Arts visuels en Nouvelle- Aquitaine
    • CAC – Collectif des Associations Citoyennes
    • Chorégraphes Associé·e·s – Syndicat des auteurs chorégraphes
    • CIPAC – Fédération des professionnels de l’art contemporain
    • CITI – Centre International pour les Théâtres Itinérants
    • CMTRA – Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes
    • CNFR – Confédération Nationale des Foyers Ruraux
    • Collectif RPM – Recherche en Pédagogie Musicale
    • COOP Culture – Réseau des Coopératives d’Activité et d’Emploi Culture
    • Culture Bar-Bars – Fédération Nationale des Cafés et Clubs Cultures
    • DCA — Association française de développement des centres d’art contemporain
    • FAMDT – Fédération des Acteurs et des Actrices des Musiques et Danses Traditionnelles
    • FEDELIMA – Fédération de lieux de musiques actuelles
    • Fédération de l’Art Urbain
    • FEMA – Fédération Musiques Actuelles Bourgogne- Franche-Comté
    • FNAR – Fédération Nationale des Arts de la Rue
    • FNGEC – Fédération nationale des groupements d’employeurs culture
    • FRAAP – Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens
    • FRACA-MA – Pôle région Centre-Val de Loire musiques actuelles
    • FUTURS COMPOSES – Réseau national de la Création musicale
    • GRABUGE – Fédération des musiques actuelles du Grand Est
    • GRAND BUREAU – réseau des musiques actuelles en Auvergne-Rhône-Alpes.
    • GRANDS FORMATS – Fédération de grands ensembles et de collectifs d’artistes
    • HAUTE FIDÉLITÉ, pôle régional des musiques actuelles Hauts-de-France
    • IASTAR – Fédération des Radios Campus de France
    • KOLET – Réseau des acteurs du spectacle vivant à La Réunion
    • Le Pôle de coopération pour la filière musicale en Pays de la Loire
    • LES ALLUMÉS DU JAZZ
    • LES LOCALOS
    • MES – Mouvement pour l’Economie Solidaire
    • Métiers Culture – Coopération des acteur·rices de l’emploi, de la formation et de la culture en région Centre-Val de Loire
    • OCTOPUS – Fédération des musiques actuelles en Occitanie
    • OPALE – Pôle ressources Culture et Économie Sociale et Solidaire
    • POPP – Collectif Pour l’Observation Participative et Partagée
    • RAMDAM – Réseau national des musiques jeune public
    • RAVIV Île-de-France – Réseau des Arts Vivants en Île de France
    • RIM – Réseau des Indépendants de la Musique en Nouvelle-Aquitaine
    • RIF – Réseau des Musiques Actuelles en Île-de- France
    • RNCAP – Réseau National du Conte et des Arts de la Parole
    • Scènes d’enfance – ASSITEJ France – Association professionnelle du spectacle vivant jeune public
    • SEIZE MILLE – Réseau art contemporain Bourgogne-Franche-Comté
    • SNRL – Syndicat National des Radios Libres
    • SUPERMAB – Espace de coopération pour les musiques actuelles en Bretagne
    • THEMAA – Association nationale des Théâtres de Marionnettes et Arts Associés
    • UFISC – Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles
    • ZONE FRANCHE – Réseau des musiques du monde

    Contacts : Patricia COLER, Déléguée générale de l’UFISC : ufisc.coordination@gmail.com.

    Grégoire PATEAU, Chargé des dynamiques territoriales : gregoire.pateau@ufisc.org

  • #intersyndical : Lettre aux député·es • pour une continuité de revenus

    #intersyndical : Lettre aux député·es • pour une continuité de revenus

    Mesdames, Messieurs les député·es,

    Vous considérez certainement l’art et la culture comme des sources d’émerveillement, d’émotion, de réflexions indispensables au quotidien, et sans doute ne pouvez-vous envisager votre vie sans le bonheur de la lecture, sans le plaisir d’aller au cinéma, d’assister à un spectacle, à un concert ou de visiter une exposition.

    Vous admirez peut-être le travail des artistes et des auteur·ices à l’origine de ces œuvres, sans imaginer à quel point, ils et elles sont exposé·es aux risques socio-économiques, faute d’une protection sociale complète.

    Contrairement aux professions salariées, la création artistique est totalement décorrélée d’une notion de durée de temps de travail et sa rémunération, très souvent, n’est pas immédiate. Alors que créer nécessite beaucoup de temps, de recherches, d’essais, de reprises…  Ce n’est qu’une fois l’œuvre achevée, qu’ils·elles pourront être amené·es à percevoir des revenus, déterminés par le diffuseur en fonction de la vente ou de l’exploitation de celle-ci. Car si la législation sur droit d’auteur protège bien l’œuvre, elle ne protège pas l’artiste-auteur·ice en tant que travailleur·se.

    De cette absence de corrélation entre travail et rémunération découle une forte imprévisibilité quant aux revenus à venir, et des versements nécessairement irréguliers, sans lien avec le travail engagé par les artistes-auteur·ices.

    Cette précarité impacte fortement leur vie personnelle et leurs capacités de création. Cette incertitude économique n’est cependant pas une fatalité inhérente à leur condition, mais la conséquence d’un déficit de droits sociaux.

    Depuis le milieu des années 70, le régime de protection sociale des artistes-auteur·ices est adossé au régime général de la sécurité sociale. Les artistes-auteur·ices ont les mêmes droits que les salarié·es du privé en matière de santé, de retraite et de prestations familiales – leurs revenus étant assimilés à des salaires.

    Cette couverture sociale demeure cependant incomplète au regard de leurs emplois précaires et discontinus, comme le souligne d’ailleurs le Parlement européen, qui dans sa résolution du 21 novembre 2023 alerte sur les droits des artistes-auteur·ices, indiquant qu’ils·elles devraient comme tous·tes travailleur·euses bénéficier « du droit à un salaire minimum, à des congés payés et aux prestations de chômage ».

    D’autant que ce travail de création, qui nourrit la vie intellectuelle et culturelle de notre pays, génère une activité économique conséquente et de nombreux emplois salariés. (Environ 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 720 700 emplois, selon l’analyse conjoncturelle du chiffre d’affaires de la culture au quatrième trimestre 2022).

    L’activité des artistes-auteur·ices fait vivre les secteurs de la musique, de l’art contemporain, de l’édition, du design, de la photographie ou du cinéma. Elle influe aussi fortement sur le chiffre d’affaires de certains secteurs non rattachés directement à la Culture, comme celui du tourisme.

    Une tribune parue dans Le Monde du 25 mars pour soutenir la proposition de loi transpartisane n° 2322 portant sur « L’instauration d’un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs temporairement privés de ressources », a recueilli en quelques jours plus de 15 000 signatures d’artistes-auteur·ices de toutes les disciplines.

    (https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/25/il-faut-prendre-en-compte-les-realites-de-l-economie-de-la-culture-fondee-sur-la-contribution-des-artistes-auteurs-faiblement-remuneres_6224108_3232.html?random=1302978836)

    Parmi les signataires : Pénélope Bagieu (dessinatrice de bandes dessinées), Lucas Belvaux (réalisateur), Philippe Faucon (réalisateur et producteur), Julie Gayet (actrice et productrice), Arthur Harari (cinéaste), Agnès Jaoui (actrice et cinéaste), Ange Leccia (artiste plasticien), Nicolas Mathieu (écrivain), Catherine Meurisse (illustratrice et dessinatrice), Gérard Mordillat (cinéaste et écrivain), Bruno Podalydès, Madeleine Riffaud (écrivaine et journaliste), Usul (vidéaste), Jean-Luc Verna (artiste plasticien), Gisèle Vienne (chorégraphe et metteuse en scène), et beaucoup d’autres artistes de renoms, solidaires de leurs collègues.

    (https://continuite-revenus.fr/tribune).

    Cette loi indispensable ferait entrer les artistes artistes-auteur·ices dans la caisse commune de l’assurance chômage à partir de 300 heures smic déclarées sur les 12 derniers mois.

    Nous préconisons une augmentation des cotisations payées par les diffuseurs à hauteur de 4,05 %, correspondant à la part « employeurs » de contribution au régime d’assurance chômage. Leur taux de cotisation passerait ainsi de 1,1 % à 5,15 % – les artistes-auteur·ices s’acquittant déjà d’une part salariale de la contribution chômage via la CSG.

    Cette loi permettrait aux artistes-auteur·ices de sortir les de la précarité et de ce fait, d’instaurer un rapport plus égalitaire avec les diffuseurs et les commanditaires.

    Ils·elles n’auront plus à choisir entre une vie de famille ou la poursuite de leur carrière et pourront envisager plus sereinement des situations de la vie courante jusqu’alors très compliquées pour eux (location, emprunts bancaires, etc.).

    La sécurisation des conditions de travail des artistes-auteur·ices est essentielle pour que continuent d’éclore des talents de tous âges et de toutes conditions sociales, qui font la richesse de la vie culturelle de notre pays.

    Cette mesure est d’autant plus essentielle à l’heure où le recours à l’intelligence artificielle fait peser une menace sur l’activité des artistes-auteur·ices.

    Vous pouvez encore soutenir et signer la proposition de loi transpartisane n° 2322, qui constitue une mesure majeure de progrès social.

    Nous vous en remercions vivement par avance. Nous nous tenons à votre disposition pour vous rencontrer et vous apporter de plus amples informations sur cette proposition de loi ou sur les conditions de rémunérations des artistes-auteur·ices.

    Nous vous prions d’agréer, Madame la députée, Monsieur le député, l’expression de nos sentiments respectueux.

  • Disparition de Rick Odums

    Disparition de Rick Odums

    Communiqué de presse 24 juin 2025

    Ambassadeur de la danse jazz, chorégraphe et pédagogue emblématique, Rick Odums est décédé le 19 juin 2025. Né à Texas, il fait ses débuts au Houston Ballet, puis à New York où il réalise ses premières chorégraphies sur les scènes des comédies musicales.

    Venu en France en 1979, il propage une danse jazz intense et expressive. Il crée pour le cinéma, le théâtre et pour sa propre compagnie, le Ballet Jazz Rick Odums.

    Membre du Haut Conseil de l’Education Artistique et Culturelle, Rick Odums a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Son engagement infaillible pour la reconnaissance de la danse jazz et les valeurs qu’elle représente, a inspiré un grand nombre de danseurs et chorégraphes en France et ailleurs. Portant l’essence du jazz dans ses créations ainsi que dans son enseignement, son influence sur la danse française est immense et ne cesse de résonner encore de nos jours.

    Chorégraphes Associé.e.s présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches.

    image©Dan Soubrillard