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  • Presse : Représentation collective en danse (1) : se syndiquer, à petits pas, 2024

    Presse : Représentation collective en danse (1) : se syndiquer, à petits pas, 2024

    Il s’en est fallu de peu que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris sur la Seine tombe à l’eau : le syndicat défendant les danseurs et danseuses a levé son préavis de grève deux jours seulement avant l’événement. Bien que spectaculaire et partiellement victorieuse, cette mobilisation reste inédite dans un secteur où la représentation collective fait face à de nombreux freins.

    Corps immobiles, le poing levé : à quatre jours de l’ouverture des Jeux Olympiques cet été, des danseurs et danseuses de la cérémonie d’ouverture refusent de participer aux répétitions. « La chorégraphie se met en place et là tout s’arrête, rien ne se passe », se souvient l’interprète Tristan Ihne. La raison de cette action : un préavis de grève qui dénonçait des disparités de traitement entre interprètes et demandait, notamment, une revalorisation des droits de diffusion audiovisuels.

    Voir ainsi des danseurs s’unir pour revendiquer de meilleures conditions de travail n’est pas chose commune. « On n’a jamais autant intéressé la presse… », se réjouit Tristan Ihne. Représentant du personnel au CCN-Ballet de Lorraine durant une dizaine d’années [il a quitté l’institution cet été], ce dernier a contribué aux laborieuses phases de négociations avec Paris 2024 et Paname 24 en tant qu’élu du syndicat français des artistes interprètes SFA-CGT, coordinateur de la séquence. Si certains se souviendront également de la grève de 150 danseurs aux JO d’Albertville en 1992, ou encore des ballerines de l’Opéra de Paris dansant Le Lac des cygnes dans la rue pour défendre leur régime spécial de retraite en décembre 2019, les mobilisations du secteur chorégraphique sont souvent aussi spectaculaires que ponctuelles – à l’inverse de celles des professions techniques ou musicales, plutôt bien organisées.

    Le constat est clair : dans la danse, le taux de syndicalisation est plus bas qu’ailleurs. Il est cependant difficile de le calculer précisément car il n’existe pas de syndicat fédérant le milieu dans son ensemble, et les données sont sensibles : il est par exemple interdit d’indiquer si un salarié est syndiqué ou pas, à moins qu’il ne soit élu. Du côté des syndicats employeurs du spectacle vivant, au Synavi, union de petits lieux et compagnies, la danse plafonne autour de 9 % des 600 adhérents. Au Syndeac en revanche, qui regroupe de plus grosses structures (dont la quasi-totalité des CCN et des CDCN), les 99 employeurs rattachés à la discipline représentent 20 % des adhérents, une proportion équivalente à celle qu’ils occupent dans le spectacle vivant en général. Côté syndicats de salariés, on compte environ 350 danseurs au SFA-CGT (aujourd’hui majoritaire) soit à peu près 7 % de toute la profession répertoriée par France Travail et le ministère de la Culture, là où le taux de syndicalisation de la population française est à 10,3 % en 2019, l’un des plus faibles d’Europe. Si les chiffres sont parfois incertains, les freins à la représentation collective, eux, peuvent être identifiés.

    « Qu’on soit danseur, chorégraphe ou même administrateur, nous sommes très isolés. On se voit en répétitions, aux représentations, mais bien souvent après ça tout le monde est crevé et passe à autre chose. Ce manque de suivi rend très compliquée toute démarche collective. C’est difficile de créer un élan », explique Alexandre Goyer, intermittent comme 95 % des artistes chorégraphiques. À cet éclatement de l’emploi s’ajoutent d’autres facteurs qui impactent la possibilité de concertation sur le long terme : chez les danseurs, les carrières sont courtes (treize ans en moyenne), la population est jeune (29 ans en moyenne pour les permanents, 32 ans pour les intermittents), ce qui ne facilite pas le soutien et la passation entre générations. « Certains n’ont même pas le temps de savoir qu’un syndicat existe », soupire Antoine Roux-Briffaud, élu au SFA-CGT. En outre, le secteur chorégraphique est marqué par une plus grande proportion de femmes, traditionnellement moins syndiquées (dans la population générale, en 2019 elles sont 9,5 % à se syndiquer contre 11 % pour les salariés hommes, selon le ministère du Travail).

    « La revendication, l’opposition, la confrontation, c’est loin d’être une évidence dans la danse », Antoine Roux-Briffaud, danseur, élu au SFA-CGT

    « On est déjà dans une pagaille pas possible pour réussir à faire un projet, monter une production. On n’arrive pas à penser à s’ancrer dans notre milieu et le défendre », reprend Alexandre Goyer qui cumule les casquettes de chorégraphe, interprète, employeur et salarié. Dans une économie à flux tendu, avec des plannings à rallonge et des travailleurs « sur tous les fronts », pour beaucoup, l’urgence n’est simplement pas à l’organisation collective. Le serpent se mord alors la queue : un taux de syndicalisation faible se répercute sur les salaires, plus bas que pour d’autres métiers artistiques, et entretient la précarité dans un champ déjà considéré comme le « parent pauvre » de la culture.

    « La revendication, l’opposition, la confrontation, c’est loin d’être une évidence dans la danse, analyse Antoine Roux-Briffaud. Aujourd’hui âgé de 38 ans, ce dernier s’est syndiqué comme beaucoup sur le tard, après dix ans de carrière. Les chorégraphes prennent les risques, parfois ne se paient pas. S’ils veulent appliquer les règles, ça va avoir des conséquences, comme enlever une scénographie pour traiter les danseurs comme il faut. Alors souvent, ils perçoivent tout conflit comme une remise en cause du projet artistique plutôt qu’une question de droit. Même pour ceux qui portent un discours politique, si on ose demander le respect des horaires, c’est l’explosion. » La peur de fragiliser encore davantage les compagnies, mêlée à celle du « blacklistage », n’est jamais loin. Comme l’imaginaire du « vilain syndicaliste, à l’ancienne », ajoute le danseur d’un ton calme.

    La culture du silence a la dent dure mais ne vient pas de nulle part : « Au cours de mes études, je n’ai jamais parlé, témoigne Tristan Ihne. On reçoit des corrections qu’on applique sans poser de question. Cet apprentissage se répercute dans notre vie professionnelle. » Nathalie Tissot abonde : « Nous sommes des gens de corps, empreints d’une certaine timidité à l’idée de porter notre voix. Je crois que tout s’est débloqué au moment où la parole est arrivée dans l’acte chorégraphique. » La chorégraphe est co-présidente du syndicat Chorégraphes Associé·e·s. Fondé en 2006 avec « tout juste soixante ans de retard » par rapport aux metteurs en scène – lit-on dans le compte rendu de leurs premières réunions – il s’agit du seul syndicat regroupant exclusivement des personnes issues du domaine chorégraphique, défendant une spécificité, celle d’un métier d’auteur. « L’histoire veut aussi que beaucoup de chorégraphes ont été mis en concurrence les uns avec les autres. Se réunir n’a pas été naturel… », rappelle Nathalie Tissot.

    La danse a-t-elle peur de la représentation collective ? Tel était le titre d’une rencontre organisée au CN D en avril 2023, soucieux d’ouvrir le débat sur le sujet. La réponse affirmative est toutefois à nuancer selon Julie Trouverie, salariée de Chorégraphes Associé·e·s, qui a vu son nombre d’adhérents passer de 60 à 80 après le Covid. « Il est rare de rejoindre un syndicat alors que tout va bien… » sourit-elle, la récente réforme des retraites ayant d’ailleurs provoqué une explosion des nouveaux arrivants à la CGT et CFDT. Pour une interprète militante qui souhaite rester anonyme, le préavis de grève posé en amont des JO présage aussi de ricochets : « Concrètement, 300 danseurs ont vu l’impact d’un syndicat directement dans leur portefeuille. » Dans la danse, peu de représentativité ne veut donc pas dire peu d’efficacité. Mais comment fonctionne un syndicat ? Comment se faire entendre d’une même voix ? Nous aborderons ces questions dans un second volet consacré aux mécanismes et leviers d’actions des syndicats, autant vigies qu’« assurance-vie », rigole le danseur Antoine Roux-Briffaud.

    Léa Poiré est une journaliste indépendante basée à Paris et Lyon. Après des études chorégraphiques, ayant été responsable danse et rédactrice en chef adjointe pour le magazine Mouvement, elle s’inscrit aujourd’hui dans le champ du journalisme culturel, de l’éducation aux médias, collabore en tant que chercheuse avec la chorégraphe Mette Edvardsen et enseigne l’écriture critique à l’Université de Saint-Étienne. Elle assure la direction éditoriale de CN D magazine.

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  • Presse : Faire reconnaître le statut d’auteur, 2024

    Presse : Faire reconnaître le statut d’auteur, 2024

    Entretien de Nadège MacLeay et Nathalie Tissot, coprésidentes par Cyrille Planson @La Scène
    9 septembre 2024

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  • Disparition de Suzon HOLZER

    Disparition de Suzon HOLZER

    Communiqué de presse édité le 23 juillet 2024

    Suzon Holzer, une grande dame de la danse contemporaine vient de s’éteindre.
    Née en Suisse, elle vivait à Paris depuis la fin des années 50.
    C’était une femme délicieuse, une artiste talentueuse à multiples facettes.
    Danseuse, chorégraphe, passionnée de musique, et d’arts plastiques avec le duo qu’elle formait avec son époux le peintre Fred André Holzer.
    Enseignante, elle a contribué à l’éclosion de tout un courant de la danse contemporaine des années 70.

    Nombreuses et nombreux sont ceux qu’elle a formés, qui l’ont côtoyée et avec qui elle a partagé la scène en tant qu’interprète ou autrice.
    Ses recherches sur le mouvement l’ont amenée à enrichir son parcours de la Technique Alexander. Elle a été membre d’honneur de Chorégraphes Associé.e.s.

    Chorégraphes Associé.e.s présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches.

    Plus d’infos sur cette artiste :
    Entretien avec Suzon Holzer, propos recueillis par Sylviane Pagès
    • Video : e|ma – Chorégraphie Maria-Donata D’Urso avec M.D. D’Urso, Suzon Holzer, Anne Laurent, Bumpei Kumimoto
    quelques photos

  • Republication 2024 : VADE-MECUM du chorégraphe

    Republication 2024 : VADE-MECUM du chorégraphe

    Chorégraphes Associé.e.s est heureux de vous présenter la réédition de sa brochure, Vade-mecum du chorégraphe, édition 2024.

    Chorégraphes Associé.e.s a constitué cette fiche pratique comme un résumé synthétique de différents éléments. Une version papier du document est disponible sur demande  pour les adhérent·es.

    Publication vade-mecum 2024 à télécharger

    Publication Chorégraphes Associé.e.s
    Tirage 500 exemplaires
    Texte Conseil d’administration de Chorégraphes Associé.e.s et Julie Trouverie
    Réalisation et coordination Julie Trouverie
    Graphisme Bianca Millon-Devigne

    *vade-mecum : guide, aide-mémoire.

  • Presse : Politiques publiques : Quelle parole pour les compagnies ? 2024

    Presse : Politiques publiques : Quelle parole pour les compagnies ? 2024

    Entretien de Lucie Augeai de la Compagnie Adequate | Lucie Augeai & David Gernez- Chorégraphe, membre du CA de Chorégraphes Associé.e.s par Nadja Pobel @La Scène *Extrait* avec nos collègues du Synavi – national

  • Atelier et Assemblée Générale 10 juin 2024

    Atelier et Assemblée Générale 10 juin 2024

    ASSEMBLÉE GÉNERALE
    Lundi 10 juin à partir de 18H30
    A la SACD Maison des auteurs, 7 rue Ballu, 75009 PARIS

    ORDRE DU JOUR

    – Rapport moral & Bilan des activités 2023
    – Rapport financier 2023 et approbation des comptes de l’exercice 2023
    – Perspectives 2024-25
    – Election du Conseil d’Administration


    Chères adhérentes et chers adhérents.

    Nous nous retrouvons pour l’Assemblée Générale lundi 10 juin 2024 à Paris.

    Nous organisons une Assemblée Générale avec des ateliers, des moments de pratiques et de débats. Ce fut un moment précieux de rencontres et d’échanges.

    En 2024, nous rééditons la formule sur une journée et sur un lieu, la Maison des auteurs-SACD avec leur nouveau studio de danse au 17 rue Ballu. Veuillez en trouver pour l’instant les grandes lignes. Vous pouvez vous inscrire pour la journée ou nous retrouver pour le moment de l’Assemblée Générale le 10 juin à 18h30.


    PROGRAMME EN COURS

    Transmettre: faire vivre une pensée dauteur.e chorégraphe

    STUDIO DE DANSE
    @La Maison des Auteurs, 17 rue Ballu, 75009 PARIS

    10h-11h30
    Atelier technique avec la Sécurité Sociale des Auteurs
    Jérôme CHALMETTE
    – présentation du régime social et spécificités
    – supports et brochures mises à disposition
    – 30 min de questions/reponses
    Ce nouvel organisme unique, rapprochement de l’Agessa et de la Maison des artistes, permet de mutualiser les compétences et les ressources et ainsi mieux assurer ses missions de service public.

    11h30- 12h30 Introduction à la thématique de la journée
    Quelle est la particularité, l’ADN, la signature qu’il vous est essentiel de transmettre quel que soit le public auquel vous transmettez ?
    Echanges sous forme de table ronde, atelier de Remue-Méninges , verbatim, mots clefs …
    Avec Céline Gauthier, Rédactrice en chef de Cahiers de danse /Docteure en danse – Université Côte d’Azur / Vice-présidente de l’aCD – l’association des Chercheurs en Danse
    Jean Gaudin, chorégraphe, coach artistique et adhérent de notre syndicat
    Sophie Raynal, Dessinatrice et Graphiste

    12h30-14h Pause déjeuner

    14h00-14h30 Mise en pratique et échauffement

    14h30 – 17h Partage : 3 ateliers de transmission par un chorégraphe adhérent·e suivi d’un échange
    Tirage au sort parmi les chorégraphes présents et volontaires (45min X 3)
    Comment vous y prenez-vous pour cet ADN essentiel soit présent lors de toute transmission: quelles approches différentes utilisez-vous selon les publics concernés?

    17h-18h Retour et analyse à chaud avec les deux intervenants et
    Echange avec la facilitatrice graphique.

    18h30-21h
    ASSEMBLEE GENERALE
    SACD Maison des Auteurs, 7 rue Ballu, 75009 Paris

  • 30 Juin et 7 Juillet 2024 FAITES CORPS : VOTEZ !

    30 Juin et 7 Juillet 2024 FAITES CORPS : VOTEZ !

    Communiqué de presse édité le 26 juin 2024
    Chorégraphes Associé.e.s est mobilisé et prend la mesure des conséquences désastreuses à long terme qu’impliquerait l’extrême droite au pouvoir.

    Nous, auteur·es chorégraphes, sommes les garant·es d’une culture de la relation ; par notre métier nous mobilisons l’ensemble des acteur·trices de la société. Cette conscience fine des publics renforce la conviction d’une mobilisation durable pour faire société commune dans un monde en mutation. Le choix nous est donné de prendre position, nous nous associons à l’ensemble des citoyens, comme les garants d’une pluralité de tons, de langages et d’actions par le corps.

    Il est encore temps de prendre position avant la perte des libertés essentielles d’un monde qui se veut connecté et moderne.


    L’extrême droite au pouvoir c’est :

    ▪ TUER la liberté de création, de programmation, de diffusion, la liberté de la presse.
    ▪ REMETTRE en question les services publics et l’audiovisuel.
    ▪ DESTRUCTURER le ministère de la Culture.
    ▪ PRENDRE autorité sur la régulation de l’audiovisuel et du numérique par la nomination de l’ARCOM.
    ▪ IMPOSER des règles aux théâtres, aux opéras, aux orchestres en changeant à dessein les directions.
    ▪ REDUIRE de façon aléatoire des financements publics sur fond de clientélisme.
    ▪ DETRUIRE le régime d’intermittence du spectacle, les droits sociaux vitaux pour les populations paupérisées, fragilisées et immigrées.
    ▪ ATTISER la haine par le racisme, la xénophobie, contre toutes minorités (LGBTQIA+ ) qui font la richesse d’une société moderne.
    ▪ EMPECHER la liberté de réunion, le droit fondamental du syndicalisme et des associations.


    Alors, si nous voulons faire société commune, il est temps de nous impliquer par le vote et de prendre notre responsabilité pour un monde plus respectueux des humains et de leur environnement.

  • Disparition de Dominique DUPUY

    Disparition de Dominique DUPUY

    Communiqué de presse édité le 7 mai 2024

    Chorégraphes Associé.e.s a appris la triste nouvelle du décès de Dominique Dupuy.

    Homme du mouvement, homme de pensée et d’écrits, homme d’engagement Dominique Dupuy consacre sa vie à la danse, particulièrement à l’avènement de la danse moderne en France puis à la reconnaissance de la danse contemporaine.
    Intéressé autant par le théâtre que par la danse sa rencontre avec Jean Weidt (le danseur rouge) en 1937 détermine son parcours de danseur comme il aimait à se nommer. Il danse dans sa compagnie Les ballets des arts de 1946 à 1949, où il fait la connaissance de Françoise Michaud. Ensembles ils font partie du Théâtre d’essai de la danse, groupe de recherche fondé par la critique de danse Dinah Maggie, au côté de Jérôme Andrews, Jacqueline Robinson et Karin Waehner.
    Françoise et Dominique sont indissociables dans nos mémoires. Le couple crée, invente, structure : une Compagnie Les Ballets modernes de Paris en 1955, le Festival des Baux de Provence de 1962 à 1969 où l’on découvre Merce Cunningham, une école à Paris les RIDC-Rencontres Internationales de Danse Contemporaine en 1969 – Le Mas de la danse en Provence en 1997. Il construit également les bases de ce qui fonde aujourd’hui notre héritage de chorégraphe par son engagement au sein du SNAC – syndicat national des auteurs compositeurs dès 1965 – et son action auprès de la SACD – société des auteurs et compositeurs dramatiques – au début des années 1970 pour la reconnaissance du statut d’œuvre pour la chorégraphie.
    Au début des années 1980 Françoise comme Dominique acceptent des postes d’inspecteurs de la danse au Ministère de la Culture jusqu’alors réservés aux danseurs classiques, s’investissent dans l’IPMC-Institut de pédagogie musicale et chorégraphique – et l’IFEDEM qui devient le CND.
    Parallèlement à ces engagements, Dominique danse souvent en solo et chorégraphie inlassablement, de la création, Le Mandarin merveilleux en 1965 que l’histoire de la danse retient comme étape vers une nouvelle esthétique, à WMD en 2005 un hommage aux chorégraphes Jean Weidt et Deryk Mendel, ses alter ego.

    Sa dernière proposition en 2016 autour du Silence – portée par le Théâtre National de Chaillot – qui fait se côtoyer la pensée, la théorie et la pratique marque la fin du parcours d’un artiste obsédé par le geste juste.

    © Pierre Fabris

     

  • Parenthèse d’hiver 2024 @Lons-le-Saunier/JURA – Compte rendu ARTIS

    Parenthèse d’hiver 2024 @Lons-le-Saunier/JURA – Compte rendu ARTIS

    [Compte Rendu d’Artis] Parenthèse d’hiver 2024

    Il y a 2 mois déjà, ARTIS et Chorégraphes Associé.e.s organisent cet événement à Lons-Le-Saunier !
    Cette journée, centrée sur les thèmes de la liberté d’expression et le droit d’auteur, est l’occasion pour les professionnels du spectacle vivant présents ce jour-là d’échanger à propos des complexités rencontrées dans ce secteur et de s’interroger sur différentes problématiques actuelles.

    De cet événement, nous vous en partageons un exhaustif que nous vous invitons à télécharger ici.

    Merci à nouveau à Laure Abramowitch et Thomas Cerralbo pour leurs interventions. Merci également à ECLA Lons Agglomération pour la mise à disposition du lors des ateliers de l’après-midi et à Cindy Remy pour avoir illustré ces derniers.

  • Disparition d’Ushio Amagatsu

    Disparition d’Ushio Amagatsu

    Communiqué de presse édité le 2 avril 2024

    Chorégraphes Associé.e.s a appris la triste nouvelle du décès de Ushio Amagatsu et nous partageons l’hommage écrit par sa compagnie :

    La compagnie Sankai Juku et [H]ikari Production ont l’immense tristesse de vous faire part du décès de M. Ushio Amagatsu survenu le 25 mars dernier dans sa 74e année, à son domicile de Yugawara.

    Ushio Amagatsu, qui appartenait à la deuxième génération de danseurs Butō, avait fondé la compagnie Sankai Juku en 1975 et faisait partie des figures de proue de la danse contemporaine mondiale. La France où il vécut quelque temps avec sa compagnie peu après le début de sa carrière lui avait permis de s’épanouir et d’y trouver de bonnes conditions de travail et un tremplin international. Amagatsu considérait d’ailleurs la France comme sa deuxième patrie.

    Pour Amagatsu, le Butō n’était pas simplement une technique formelle, un style académique ou une provocation purement mentale, mais un langage du corps cherchant, au plus profond des êtres, un sens commun, une universalité humaniste, parfois même brutale et douloureuse. En près d’un demi-siècle de carrière, Amagatsu a signé plus de 20 créations magistrales, montrées dans plus de 45 pays, dans des milliers de théâtres et festivals sur les 5 continents, a formé et lancé des dizaines de danseurs au cours de masterclasses et d’ateliers et a marqué l’histoire de la danse pour toujours.

    Le style propre d’Amagatsu et son esthétique si particulière, ont diffusé dans le monde entier. Ils ont influencé un nombre d’artistes dans les domaines aussi divers que ceux de la danse contemporaine, mais aussi du théâtre, de la peinture, de la mode, de la photo… Hors Sankai Juku, Amagatsu a créé quelques rares pièces pour danseuses et danseurs occidentaux. Il a aussi chorégraphié la danseuse indienne Shantala Shivalingappa. Il a mis en scène Barbe Bleue de Bela Bartok au Japon et les créations mondiales à l’Opéra de Lyon des opéras Trois Sœurs et Lady Sarashina de Peter Eötvös (lui-même disparu la veille du décès d’Amagatsu). Sa dernière pièce avec Sankai Juku, Totem créée au Japon en 2023, n’a jamais été vue en Europe. Amagatsu avait dédié sa vie à son art, il laisse derrière lui une fille et deux petit-enfants, ainsi qu’une communauté artistique inconsolable. Notre peine est infinie.