Entretien Didier Mayemba-Brochure post Avignon 2019

Entretien Didier Mayemba-Brochure post Avignon 2019


© Etienne Boulanger

Didier, pourquoi es-tu parti en Suède?
Je n’avais pas ma place dans le monde de la danse en France, mes demandes n’aboutissaient pas, je ne sentais pas faire partie de ce monde.
Ma marraine dans la danse, celle qui m’a ouvert à la pensée contemporaine, est Anne-Marie Reynaud. Lors d’un stage au CND, j’ai rencontré des Suédois qui m’ont donné envie d’aller voir ce qui se passait là-bas.
J’y suis resté: j’ai monté un festival avec des échanges
entre Sarcelles et la Suède, car la compagnie Mayemba est toujours implantée dans cette ville.
Ce qui m’a motivé à rester en Suède est qu’on s’intéressait à ce que j’avais en tête, à ma capacité de mettre en œuvre des projets. On m’a fait confiance sur mes compétences. J’ai été écouté et accompagné, ce qui n’était pas possible en France.

Qu’en est-il de la danse en Suède?
En Suède, la danse n’est pas considérée comme un travail en soi, les chorégraphes travaillent par projets, entre deux projets, ils ont d’autres activités. Ce n’est pas considéré comme central comme chez nous, où nous nous battons pour vivre de notre métier. Les suédois ne me semblent pas prêts à se battre pour cela (en vivre exclusivement). Il y a des subventions régionales, communales, nationales, internationales, attribuées par projet.  Il y a un réseau qui existe. On est écouté par ceux qui financent. Mais ce sont mes acquis en France, qui me permettent de tracer ma voie en Suède. Je partage ma vie entre les deux pays.

Que trouves-tu de spécifique à la Suède que tu penses pourrait être un plus en France?
Ce que je trouve intéressant, c’est leur capacité d’écoute et de faire corps ensemble. Il y a des vrais échanges avec tous ceux qui travaillent ensemble. Même si on n’est pas d’accord, on discute pour trouver un point d’accord. En Suède, on œuvre pour le bien commun. Tout cela est en relation avec leur conception de l’Education et aussi de l’Intégration au travers de la langue, véhicule des échanges. Par contre venir en France, est vraiment rude pour des Suédois!


Télécharger la brochure(pdf).
Ou
Lire la suite sur notre site.