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  • Disparition de Maria Jesus Sevari

    Disparition de Maria Jesus Sevari

    Communiqué de presse, édité le 23/12/2020

    Nous apprenons avec tristesse la disparition prématurée de Maria Jesus Sevari. Danseuse, chorégraphe et pédagogue chilienne installée en France depuis de longues années, elle a été interprète pour de nombreux chorégraphes dont Paco Dècina, Alban Richard, Katalin Patkaï, Geisha Fontaine et Pierre Cottreau ou encore pour le metteur en scène Mauricio Celedon.

    Sa dernière création Practicability a été présentée à micadanses en septembre dernier. Une œuvre multiple, à l’image de l’artiste, qui aimait cultiver une esthétique de la juxtaposition en faisant notamment appel à des citations dansées de Duncan, Nijinski, Cunningham ou Béjart, qui rencontraient sur scène d’autres gestes issus des danses populaires latino-américaines.

    Maria Jesus était une femme et une artiste engagée, pleine de vie, brillante et exigeante mais toujours très généreuse dans son rapport à la danse.  C’est une chorégraphe en plein épanouissement qui nous quitte.

    Chorégraphes Associé.e.s présente ses sincères condoléances à ses proches, ses deux enfants et à tou.s.te.s celles et ceux qui l’appréciaient.

  • L’AVENIR NOUS APPARTIENT! synthèse de la rencontre du 20 novembre 2020 avec nos adhérent.e.s

    L’AVENIR NOUS APPARTIENT! synthèse de la rencontre du 20 novembre 2020 avec nos adhérent.e.s

    Le 20 novembre dernier, Chorégraphes Associé.e.s a organisé une rencontre entre adhérents intitulée : L’AVENIR NOUS APPARTIENT!

    Nous avons échangé autour de deux questions :

    • Question 1: jusqu’à quel point peut-on s’adapter ?
    Et qu’est-ce que cela veut dire s’adapter à l’heure actuelle, quels enjeux, quel avenir?

    • Question 2: comment ne pas être dépossédé.e du vivant dans le spectacle?
    Le but était de créer une synergie avec les adhérent.e.s, échanger, mais aussi recueillir des informations à faire remonter auprès des institutions avec lesquelles le syndicat est en relation.

    Nous étions une vingtaine de participant.e.s.
    Chacun.e a évoqué là où il en était dans sa situation.


    Question 1
    Il se dégage de cet échange à la fois le sentiment d’isolement qui fait ressortir la nécessité du collectif et d’autre part, paradoxalement, un certain nombre d’initiatives très positives et variées selon les territoires sont nées des circonstances particulières de l’époque. Pour certains s’adapter cela fait partie du processus de création, c’est stimulant. Pour d’autres s’adapter au contexte n’est pas toujours évident. Cela fait apparaître la différence entre le fond et la forme. Jusqu’où on adapte le fond ? Jusqu’où on adapte la forme ? Nous avons perçu chez tout le monde le désir de rebondir face à la situation.

    Question 2
    La question s’est orientée vers l’usage du numérique, du virtuel par rapport à l’art vivant. Qu’est-ce que le vivant ? Comment définir une parole commune sur le vivant ? Des usages du numériques peuvent être intéressants s’ils sont pensés au service de la danse et pas l’inverse. Le streaming n’est pas le spectacle. De plus il est important de ne pas négliger le coût de la mise en œuvre d’une proposition conçue pour la diffusion en ligne. Quel modèle économique pour quel projet ?


    Nous espérons poursuivre ces rencontres avec les adhérent.e.s très prochainement pour activer nos réflexions, mais aussi pour faire remonter des propositions aux institutions.

    PROCHAIN RDV VISIOCONFERENCE
    avec nos adhérent.e.s
    VENDREDI 5 FEVRIER 14H-16h
  • Billet d’humeur : Coup de Gueule, 15 octobre 2020

    Billet d’humeur : Coup de Gueule, 15 octobre 2020

    Mais quelle maladie nous attaque?
    Celle issue d’un virus ou celle qui met la culture en quarantaine?

    Comment comprendre que tout soit fait pour que la culture soit considérée comme vecteur de maladie, puisqu’il est fait en sorte qu’elle ne puisse vivre?

    Les mots manquent pour dire la stupéfaction, la sidération. Quelle absence de considération, quelle inculture manifeste ont abouti à cette prise de décision incroyable: même pas 22h mais 21h.

    Cela dit clairement restez chez vous, travaillez, dormez.
    Au nom d’un virus que ne fait-on pas?

    Nous rendre responsables de l’incurie qui n’est pas nouvelle, celle qui a le souci de la rentabilité à n’importe quel prix. Et le prix à payer va être très lourd.

    C’est faire croire aussi que la culture n’est pas rentable, ce qui est faux, les chiffres tant appréciés par certains le disent clairement. Pourquoi vouloir l’assassiner?
    Qu’est-ce qui est le plus dangereux?

    Ce virus, dont on ne nie pas la dangerosité, ou tout un système qui met la culture en sommeil, les salles de sport au repos, les restaurants au rebut.

    Ne pas réfléchir, ne pas rêver, ne pas avoir de vie sociale, cela fait peur, très peur même.

  • Assemblée Générale 2020

    Assemblée Générale 2020

    ASSEMBLÉE GÉNERALE
    Vendredi 22 septembre 2020 18h30-21h
    à l’auditorium de la Maison des Auteurs – SACD à Paris

    Incription / Donner votre pouvoir si vous êtes absent.e / Mettre à jour votre adhésion

    ORDRE DU JOUR

    – Rapport moral & Bilan des activités 2019
    – Rapport financier 2018 et approbation des comptes de l’exercice 2019
    – Perspectives 2020-21
    – Election du Conseil d’Administration


    Chères adhérentes et chers adhérents.

    Nous avons le plaisir de vous inviter à l’Assemblée Générale.

    Si vous ne pouvez venir, merci de remplir le pourvoir (voir procédure ci-dessous).
    Nous avons besoin de vos votes pour atteindre le quorum lors de l’AG.

    Pour rappel, voici un bilan des actions menées par Chorégraphes Associé.e.s depuis la dernière Assemblée Générale.

    63 Adhérents en 2019

    1 publication de brochure
    à partir d’une enquête sur tout le territoire sur le métier du chorégraphe
    5 débats et événements
    Nice, Paris, Avignon, Strasbourg
    un nouveau site internet
    avec plus d’articles et plus d’outils pour vous
    Chantiers Syndicaux
    AFDAS – AGESSA, Rencontres Nationales Danse à Albi, Retraite IRCEC, Commission de Bruno Racine – Ministère,
    Construction et Partenariats Réseaux
    Mise en place du prélèvement automatique
    Pour la campagne d’adhésion 2019


    Etre adhérent

    – Intégrer le syndicat de chorégraphes qui vous défend et manifeste en votre nom
    – Voter lors de cette Assemblée Générale, prendre part aux décisions
    – Imaginer des mouvements à mener en actes et en paroles
    – Poser votre candidature pour être membre du Conseil d’Administration

    Devenir membre du CA

    – Participer au rôle de vigie pour tous les auteurs chorégraphiques
    – Prendre part et être décisionnaire des actions du syndicat
    – Croiser son expérience de chorégraphe et apporter son regard sur le métier
    – Porter la parole auprès des institutions, des professionnels de la danse et du spectacle vivant, du public
    – Agir, manifester, imaginer, penser, créer, se rencontrer, communiquer, soutenir
    – Se positionner en accord avec les professionnels.


    Candidature pour être membre du Conseil d’Administration

    Les candidatures peuvent être reçues jusqu’au jour de l’Assemblée Générale ; mais il est préférable de communiquer votre intention à un membre du CA ou d’écrire à info@choregraphesassocies.org

    Infos pratiques

    Contact Julie Trouverie, Communication et Logistique, julietrouverie@gmail.com
    Accueil
    à partir de 18h à l’auditorium de la Maison des Auteurs – SACD, 7 rue Ballu, 75009 Paris, M° Blanche

  • Presse : Dites nous tout, entretien, 2020

    Presse : Dites nous tout, entretien, 2020

    Pour donner suite au premier article écrit en juillet 2020 sur les préconisations de notre syndicat, veuillez trouver l’interview de Micheline Lelièvre, co-présidente, et Nadège MacLeay, membre du conseil d’administration par Cyrille Planson.

     + télécharger le PDF.

  • Presse : N’oubliez pas les auteurs, 2020

    Presse : N’oubliez pas les auteurs, 2020

    PRESSE # N’OUBLIEZ PAS LES AUTRICES ET LES AUTEURS DU SPECTACLE VIVANT !

    en collaboration avec
    Syndicat National des Metteurs en Scène,

    Écrivains Associés du Théâtre,

    SNAC – Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs

    > lien vers la pétition : http://chng.it/bNttHpJp

  • Billet d’humeur / Spectacle Vivant : où créer le mouvement?

    Billet d’humeur / Spectacle Vivant : où créer le mouvement?

    Faire bouger les lignes, faire des pas de côté…
    Ces projections sur le futur sont évoquées comme alternatives au système actuel.
    Certaines sont des préconisations déjà identifiées, d’autres sont des pistes
    Si elles ne peuvent pas être mises en chantier aujourd’hui ou demain, du moins peuvent-elles servir de tremplin pour induire le changement que nous appelons de nos vœux

    Pas mal de questions se posent, parmi lesquelles :

    – Comment pouvons-nous la rendre partie prenante de la vie de chacun.e ?

    – Comment explorer la relation entre artistes et public vers de nouvelles perspectives?

    – Quel modèle éco-dynamique peut se substituer au modèle du ruissellement qui était celui de la politique culturelle et qui a démontré ses limites ?
    Quelles pistes possibles ayant une plasticité suffisante pour répondre à l’inventivité et l’évolution du spectacle vivant ?

    – Quelle pourrait être notre contribution pour rebondir après cette polycrise ?
    En tant que créateur.trice.s et artistes du spectacle vivant, comment pourrions-nous prendre part à une réflexion pour l’avenir dans le domaine du spectacle vivant ? Comment pourrait-on faire entendre nos propositions ?

    – La création artistique génère de nombreux emplois directs et indirects, que ce soit dans la culture, dans le tourisme, dans l’artisanat et bien au-delà. Elle en crée sans doute  d’autres, par exemple en ouvrant la réflexion concernant les interrelations avec le vivant, à l’aménagement des territoires et à leur valorisation. (explorer les domaines proposés par Bruno Latour, Philippe Descola, Isabelle Stenger, Vinciane Desprets , Baptiste Morizot…)

    – Est-il possible de valoriser comme il se doit les projets artistiques de territoire par des financements appropriés et pluriels ? Des synergies peuvent-elles être efficacement mises en œuvre entre les acteurs économiques et politiques ?


    Le statut de travailleur et la spécificité d’artiste du spectacle vivant

    L’intermittence : l’année blanche est actée, mais… est-ce vraiment l’outil de demain concernant la rémunération des artistes ?
    Pour les auteurs, les artistes hors du régime de l’intermittence: n’est-il pas temps de mettre en place un revenu minimum d’existence ? Une expérience pilote à mettre en place au plus vite peut-être?

    Une occasion idéale pour mettre en place un laboratoire en mouvement englobant l’ensemble des facteurs et l’évolution du statut d’artiste du spectacle vivant, auteur aussi bien qu’interprète (Rapport Racine).
    Les modes de rémunération actuels sont pluriels et pas toujours pris en compte par les institutions.
    Cependant, l’artiste reste un.e travailleur.lleuse quel que soit son mode de rémunération.
    Et à ce titre, il.elle doit savoir quels sont ses droits.

    Comment harmoniser les critères concernant le travail des artistes du spectacle vivant ?
    Entre Ministère de la culture et Ministère du travail, la définition de l’intermittence peut avoir des interprétations différentes. A quand une définition sans ambiguïté ?

    Même cas de figure concernant les rendez-vous avec les partenaires et les institutions (qui eux sont payés pour ce temps de coélaboration). Comment rémunérer ces rencontres en respectant les lois du travail ?

    Pour ce qui concerne la création, peut-on envisager des cycles de 3 ans ?
    – Année 1 : de travail d’auteur en lien avec la mise en chantier de la production. Ces deux aspects doivent être rémunérés puisqu’il y a travail et que c’est la loi.
    – Année 2 : répétitions et de création ainsi que les diffusions dans les lieux partenaires.
    – Année 3 : c’est l’année d’expansion de la diffusion. Elle pourrait se juxtaposer avec l’année 1 d’une future production.


    Les financements publics de la création

    Aujourd’hui, les demandes de subvention se font annuellement et limitent souvent la durée de vie potentielle de l’œuvre. Peu nombreux.ses sont créateur.trice.s à qui ce rythme correspond.

    Il faut du temps pour installer une diffusion : elle passe par des lieux partenaires puis s’élargit et circule aussi par des circuits nouveaux et/ou plus informels.

    Des cycles comme proposés dans le chapitre précédent sont-ils envisageables ?

    Quelles seraient les modalités à mettre en place pour un financement qui traverse l’ensemble du parcours ?

    Des dynamiques différentes à chaque étape: de l’étincelle et la recherche qui en découle chez le.la créateur.trice (rémunération de l’auteur.e), puis la mise en place de la production et la constitution de l’équipe (production), suivie des répétitions aboutissant à la création et enfin, la diffusion et la circulation de l’œuvre (équipe artistique et de production).


    La relation avec les structures d’accueil, lieux labellisés, lieux intermédiaires et indépendants
    Quelques pistes à envisager mais bien d’autres encore…

    Un dialogue d’égal à égal avec dans l’esprit de tout ceci : la culture est innovante grâce aux créateur.trice.s et alimentée par l’ensemble du monde de la culture dans une interrelation adulte.

    Réinventer la rencontre avec les institutions culturelles et territoriales: plateformes, rencontres impossibles, appels à projets trop confidentiels, réservés à certain.e.s, vécus souvent comme discriminatoires. Ils sont chronophages, engendrent des déplacements, des frais, du temps de travail non rémunéré.

    Dans chacune des régions, un rendez-vous ne pourrait-il pas être pris dans des villes relais à intervalles réguliers pour voir répétitions, rencontrer les créateur.trice.s, en un mot connaître leur univers artistique et leur approche avec leurs équipes artistiques et administratives ?

    Plus de vente à coût plateau sous prétexte que l’on permet aux créateurs d’avoir une visibilité. Ou pour une quelconque raison. Économiquement, ce n’est pas viable et ce genre de discours n’est tenu qu’à certains créateurs et évidemment pas aux têtes d’affiche.

    Suggérer aux lieux de diffusion de ne prendre que peu de spectacles coûteux à chaque saison, étant ainsi vigilants au coût réel des spectacles, incluant l’ensemble des frais. Une programmation de territoire beaucoup plus importante réduirait les frais annexes, mais sans solde sur le prix des spectacles ce qui permet aux compagnies de payer des cachets corrects aux artistes.


    La rencontre avec les partenaires du territoire

    Porter un projet artistique sur un territoire nécessite de créer des synergies avec celles et ceux qui sont en charge de sa gestion et qui y ont été élu.e.s.
    Une rencontre féconde est facilitée une fois identifiée la personne à qui l’artiste s’adresse : maire, président d’intercommunalité, etc.
    Être au fait de ses objectifs politiques, économiques, sociologiques et philosophiques facilite la compréhension réciproque. Il vaut mieux se faire une idée des grands projets mis en chantier durant le mandat en cours, des projets spécifiques à venir qui pourraient devenir un terrain de coélaboration, du budget global et spécifique à la culture, à l’aménagement du territoire, à la Politique de la Ville…
    L’artiste est porteur d’idées. Il.elle peut nourrir un projet ou au contraire devenir ferment d’une autre approche… On peut s’appuyer sur des dynamiques de transversalité qui semblent une piste à explorer pour le futur.

    Des chorégraphes pourraient être associé.e.s à la réflexion sur l’urbanisme en mutation d’une ville. Ils et elles sont des expert.e.s en circulations dans l’espace, en fluidité, en inter-relations, en pauses et respirations.
    Travaillant en permanence avec les corps sensibles, elles et ils se mettent à l’écoute et décelent les aspirations d’un groupe, détectent les points de friction, les espaces nécessaires au repos, au contact, au mouvement, à l’enchantement, à l’échange.
    Partant du brassage des esthétiques de la danse, ils et elles ont pratiqué dans le concret une mixité et un dialogue dont bien des politiques pourraient s’inspirer. Elles et ils en savent assez long sur les notions de visibilité et d’invisibilité pour accompagner sociologues et penseurs dans leurs réflexions.

    Sur quelques villes pilotes et ouvertes, proposer un partenariat entre entreprises locales (PME, TPE, commerces, restaurants…) et structures de création artistiques (compagnies et salles indépendantes implantées sur le même territoire).
    On pourrait imaginer un PACS de mécénat à durée déterminée dont les modalités seraient déterminées par une charte et soutenues par les pouvoirs publics.
    Et pourquoi ne pas offrir à ces entreprises une forme de soutien le temps de ce compagnonnage ? Au-delà d’un esprit de solidarité, pourraient en découler un retour d’image et une visibilité sur le territoire.

    Un maillage du territoire nait souvent des associations citoyennes, de celles qui mettent l’accent sur l’environnement et tant d’autres. Les structures de création pourraient mettre en place des passerelles là où elles n’existent pas, consolider et développer celles qui sont déjà présentes.

    La rencontre avec le privé : Jouer sur une solidarité locale, de territoire et sur un plus culturel. On peut proposer aux restaurants, hôtels, lieux de tourisme, de la musique bien sûr, mais aussi des lectures mises en espace ou pas, des petites formes issues de créations complètes pour des soirées évènements.


    La relation de l’artiste du spectacle vivant et le monde de l’Éducation

    La politique de l’Enseignement Artistique et Culturel peut- elle être en lien avec une création, un spectacle en cours de travail, peut-elle générer une déclinaison d’une proposition artistique ? Bien au-delà de la démonstration, ne serait-il pas souhaitable qu’elle devienne matière à échange, exploration partagée, ouverture de l’esprit à la curiosité et à la créativité fertile ?

    Et, répétons-le, repenser le cadre actuel concernant du nombre d’heures de transmission prises en compte au titre de l’intermittence à chaque réouverture de droits (55h ou 90h pour les plus de 50 ans)

    Certains établissements scolaires ont des locaux adaptés à l’accueil de compagnies de spectacle vivant en résidence. D’autres peuvent accueillir plasticiens, musiciens, designers, artisans des métiers d’art… Peut-on penser à étendre les résidences créant ainsi un rapprochement et des transversalités fécondes entre les disciplines artistiques et les autres apprentissages ?


    Les financements privés

    Les moyens financiers existent, comment pousser les États à aller les chercher ?
    Ils risquent beaucoup plus à ne pas le faire qu’à le faire (émeutes de la faim, climat insurrectionnel)

    Haute Finance : L ’argent est là avec une manne potentielle énorme si les États osent mettre en place ce qui est dans l’air depuis des années : la taxation des transactions financières à plus de 0,3% qui est le taux actuel en France. Ce sont des mesures à prendre au niveau de l’Europe au moins.
    Depuis longtemps, L’association ATTAC prône la taxe Tobin.

    Groupes privés : Pourraient-ils soutenir économiquement les festivals et manifestations à portée internationale, réduisant ainsi le pourcentage de financement par l’institution ? Serait-il alors envisageable de reporter ces sommes sur d’autres manifestations moins soutenues et sur les structures de création, puisque ce sont elles qui sont facteur d’emplois et de vitalité des territoires ?

    Sociétés du CAC 40 et grands groupes : Un soutien aux grandes manifestations (et en particulier pour les OFF de chacun des grands festivals de spectacle vivant). Au-delà des festivals IN, ils promouvront la création féconde, en devenir, celle qui s’invente et non celle qui est déjà repérée.

    GAFAM : Le mode de calcul de la taxe ne se doit-il pas d’être modifié en profondeur? Pourrait-on envisager qu’il soit calculé par rapport au marché de chacun d’eux dans le pays ?
    Cette mesure pourrait-elle être envisagée au niveau européen : chaque pays percevrait des taxes à hauteur du chiffre d’affaire fait sur son territoire ?
    Les Fondations : pour celles qui sont déjà mécènes de la culture, leur suggérer une orientation alternative soutenant des structures plus nombreuses et réparties sur l’ensemble du territoire national (Hexagone + Départements et Territoires d’Outre Mer). Pour favoriser cela, peut-on imaginer des avantages fiscaux à taux variable en fonction de la pertinence et de l’ancrage sur le territoire?

    Dons privés : Il est grand temps de régulariser une situation inacceptable : les petits donneurs soutenant les structures culturelles et/ou les ONG n’ont que peu de déductions fiscales puisque plafonnées en fonction du revenu net imposable. Parfois même ils n’ont aucune déduction, étant non imposables et vus les modes de calcul. Ces dons sont minimes, mais nombreux.
    Ils créent une collectivité de soutien, valorisant une prise en charge citoyenne et donnant le sentiment que l’on peut agir chacun.e en fonction de ses moyens mais pour un but commun.
    Alors, pourquoi pas pour elles et eux des chèques énergie, des chèques repas… ?
    La Constitution Française est basée du l’égalité!


    Les festivals, manifestations culturelles internationales : un exemple Avignon

    1. Réduire les frais annexes
    Réduire les frais de logement et repas : Le Festival Off pourrait créer une plateforme locale et temporaire, à usage exclusif des participants du OFF.
    Les emplois à créer pour la mise en place de celle-ci pourraient être soutenus par des financements publics. Les restaurants, hôtels et locations par des particuliers respectant une modération seraient répertoriés par cette cellule du Festival Off et proposés en priorité aux compagnies.

    Quelques pistes :
    Des accords avec les restaurants pour des repas à prix raisonnable (12€ à midi, 18€ le soir)
    Des Tickets restaurant spéciaux artistes – Festival d’Avignon
    Des chèques logement attribués aux compagnies en représentation les plus fragiles
    Un accord avec les plateformes et leurs utilisateurs pour un abattement des tarifs à évaluer pour les artistes en représentation (soutien pensé des 2 côtés particuliers et plateforme)

    2. Location des théâtres
    Des créneaux de temps de plateau plus élargis ou modulables, en fonction de chaque spectacle.
    Des tarifs modulés selon le critère de temps de plateau nécessaire dans une limite raisonnable
    Serait-il envisageable de réfléchir avec les lieux du Off sur un allègement du planning des spectacles ?
    Une révision des tarifs des salles (nombre de places, équipement, horaire …)

    Pour les Compagnies (et en particulier pour la danse et les arts du mouvement) lors des festivals :
    Pour les pièces courtes (20 minutes et 40minutes) – Une mutualisation de la location d’un créneau horaire
    Mutualisation d’un service de presse, d’un.e chargé.e de diffusion…
    Mutualisation de location de matériel/ appartement
    Une réflexion approfondie sur des nouveaux modes de publicité pour remplacer peu à peu le système d’affichage sauvage, coûteux et polluant.


    Et au niveau de l’Europe ?

    Le programme Europe creative représente seulement 1 milliard et demi d’euros, c’est-à-dire seulement 0,15% du budget de l’Union Européenne.
    Lors d’un appel lancé par des artistes européens, ils rappelaient : « Les secteurs créatifs et culturels sont le troisième bassin d’emploi en Europe. Dès lors, les conséquences économiques d’un secteur à l’arrêt du fait de la crise vont au-delà du seul domaine de la culture. » 1

    Ils appellent ainsi les leaders de l’Union Européenne à « soutenir et à investir dans la culture et les arts et dans notre avenir créatif » 1 en adoptant un plan de relance avec des ressources financières suffisantes pour revitaliser l’écosystème culturel et garantir l’avenir des prochaines générations d’artistes.

    Comme le programme pour la période 2021 à 2027 est déjà établi, l’Europe ne devrait-elle pas se lancer dans une réflexion plus substantielle sur les fonds qu’elle dédie à la culture et à quelle culture ?

    Ceci en termes de personnes impliquées : artistes et public. En termes de travail créé et travail induit. En termes de résonances pour aujourd’hui et pour demain. En terme de sentiment d’appartenance à un continent riche d’histoire et projeté sur demain…

    1. 7 idées pour un plan de relance culturel de l’Union de GEG (Groupe d’Études Géopolitiques).

    Isabelle Magnin
    septembre 2020

  • Presse : Interview (à écouter) de Jean-Christophe Bleton, Post covid, 2020

    Presse : Interview (à écouter) de Jean-Christophe Bleton, Post covid, 2020

    Dimanche 19 Juillet 2020

    Interview de Jean Christophe Bleton, co Président par Emmanuel Serafini (20 min), au micro de L’Echo des planches sur 100.1 FM Avignon Ecoutez – voir

  • Billet d’humeur / Et maintenant ?

    Billet d’humeur / Et maintenant ?

    Serait-il possible de profiter de la rupture que nous avons vécue pour donner enfin un coup de pied dans la fourmilière ?
    Mais avant tout, sommes-nous assez nombreux pour générer un élan nouveau ?

    Le système qui régit la culture en France et dans le monde, comme il régit tant d’autres domaines peut-il perdurer, empirer même ?
    Ce qu’il en était du souffle, du dynamisme, des approches plurielles ont été remplacés par l’économie culturelle, la marchandisation des artistes comme du public, la vitrine de la France !
    Être ou apparaître ?

    L’art et la culture font société

    La Grotte Chauvet, dont le témoignage nous bouleverse, laisse trace de ce qui faisait société.
    Être créateur.trice, ce n’est pas être bankable, c’est donner forme à un besoin personnel bien sûr, mais qui entre en résonance avec les aspirations plus ou moins émergées d’une société à un moment donné : porte-parole, miroir ou narrateur de celle-ci…

    Redimensionnons les dynamiques de la culture : en particulier le pyramidal élaboré par l’institution.
    J‘appelle un changement de paradigme puisque en poétisant ce qui fait commun, l’artiste fait surgir une époque, une société : l’art concrétise l’histoire.

    Et cela devrait induire un changement de place : plus que pour distraire, les artistes sont là pour signifier ce qui fait vie et société ici et maintenant.

    Alors, me viennent quelques questions :

    – Le système pyramidal est-il le plus légitime quand il est demandé aux artistes d’aller partout pour semer la pratique artistique (moi, je partage mon expérience…) à des tarifs indécents parfois ?

    – Comment l’institution s’arrange-t-elle avec ces contradictions économiques et logistiques ?

    – Un artiste partageant son expérience dans divers contextes cesse-t-il d’être artiste si elle ou il dépasse le quota des 55H prises en compte dans son intermittence ?
    (Du site Légiculture : Dans la nouvelle annexe X, seules les heures d’enseignement peuvent être retenues dans la limite de 55 heures dans le décompte des 507 heures. Il est prévu que, pour pouvoir rentrer dans le calcul des 507 heures, ces heures d’enseignement doivent être « dispensées dans le cadre d’un contrat de travail avec un établissement dûment agréé » ). Qui donne les agréments ?

    – Pourquoi saucissonne-t-on l’ensemble de nos pratiques ? En fin de compte, mise en œuvre, répétitions, spectacles amènent à une réflexion élargie puis à des déclinaisons qui sont explorées lors des ateliers et des pratiques partagées.

    Et puis,
    – Sont-ils/elles tellement dangereux ces artistes pour qu’on minimise, dévalorise ce que leur parole créatrice fait surgir à l’instant même de cette naissance?

    – Pourquoi un tel déséquilibre entre les financements de ce qui est vital et qui construit: agriculture, soin, écologie, nettoyage et recyclage, recherche, instruction, création artistique … pour favoriser ce qui représente un danger : surexploitation des ressources naturelles, systèmes industriels, commerciaux et financiers toxiques, abandon des valeurs humanistes au profit de sociétés décidées à dominer le monde ?

    Alors, où aller, et comment ?

    Mon rêve de créatrice aujourd’hui :
    J’attends un dialogue fécond avec le public, avec les autres créateurs, avec ceux qui pensent que le faire à mesure de l’humain est ce qui nous sauvera, dans l’art, et dans tant d’autres domaines!
    J’attends plus de partage, j’attends d’être surprise au coin de la rue, j’attends de la fluidité.
    Et surtout j’attends que ma parole soit entendue, discutée, prise en compte si elle est judicieuse.. . En tant que créatrice et en tant que femme !
    Et je refuse la résignation !!!!

    Et puisque les politiques font leur travail de politique avec beaucoup d’à priori, de distance, d’ignorance parfois; pourquoi ne laisse-t-on pas artistes et créateur.trice.s participer à l’élaboration d’une vraie politique culturelle ?
    Pourquoi pas d’artistes dans les Think Tank ? Moi, ça me brancherais bien mais…
    Sommes-nous trop cons? Pas assez citoyens ? Trop indociles ? Pas assez au fait de… ?

    Les doutes d’où naissent des questions cash :

    – Qui, dans l’institution écoute les corps intermédiaires représentant les divers univers du monde artistique et culturel ? De là-haut, on invite des « grands noms ». En quel nom parlent-ils/elles ?

    – Si on regarde attentivement ce qui se passe : quel est le pourcentage de propositions retenues qui viennent du terrain par rapport à ce qui vient de personnes issues de l’institution qui gèrent la culture d’un point de vue théorique ?

    – Toute cette histoire d’Education Artistique et Culturelle et d’une culture pour tous, serait-ce pour calmer l’ardeur des artistes qui ne sont pas au sommet de cette pyramide ?

    – L’ensemble du discours serait-il une gigantesque hypocrisie ?

    – Y aurait-il une structure là-dessous que j’appellerais mandarinat culturel ?

    Une autre question :

    Pour les artistes et techniciens du spectacle, en sommes-nous encore à l’intermittence ?
    N’est-il pas temps de mettre en place l’alternative du revenu universel d’existence ? Une base qui rassemble celles et ceux dont le travail, artistique ou autre, n’est pas stable, régulier, garanti.
    Une base qui permette à l’ensemble d’une population de ne pas être dans l’indigence. Une base qui repense l’exception culturelle et remette l’artiste au cœur de la société et non à la marge, dans une bulle qui apparaît privilégiée aux yeux du plus grand nombre.

    Isabelle Magnin