Blog

  • Lettre à nos adhérent.e.s – 15.05.2020

    Lettre à nos adhérent.e.s – 15.05.2020

    Chères adhérentes, chers adhérents.

    Nous savons bien que lorsque nous sommes menacés de noyade, il est préférable de bien respirer et de ne pas s’agiter pour ne pas aggraver la situation. Ainsi, si d’aucuns parmi vous s’étonnent de notre quasi silence durant les deux mois de confinement, nous tenons à les rassurer sur notre présence au travail.

    Il nous a semblé qu’au milieu de l’orgie d’informations, plus ou moins contradictoires et plus ou moins vérifiables, d’opinions diverses, de propositions variées mais pas toujours pertinentes, le silence était une valeur sûre.

    Cette attitude permettait en tous cas de réfléchir sans se jeter à corps perdu dans la surenchère. Nous n’avons pas été inactifs pour autant et avons relayé les informations fiables émanant des organisations professionnelles qui nous concernent.

    Nous avons choisi l’option d’une union qui fait la force et nous nous sommes rapprochés des autres syndicats et organisations du secteur, l’idée étant de renforcer notre pouvoir d’artistes, auteurs et acteurs de la culture par delà les spécificités des champ artistiques.

    Cela demande du temps, de l’énergie, mais c’est très enrichissant. Nous rencontrons des gens formidables avec qui construire l’avenir apparait positif. Une lettre au Ministre de la Culture est le premier aboutissement de cette mise en commun, en attendant divers rendez-vous avec nos tutelles.

    Aussi, chères toutes et tous, soyez patients. Vos contributions à nos réflexions sont les bienvenues. Nous vous assurons de toute notre bonne volonté et de notre engagement, vous remercions de votre engagement réciproque et de la confiance que vous nous faites pour vous représenter.

    Chorégraphiquement vôtre.


    Télécharger Ce que l’on veut pour le jour d’après.pdf

     

     

  • Disparition de Nancy Stark Smith

    Disparition de Nancy Stark Smith

    Communiqué de presse édité le 4/5/2020

    C’est avec tristesse que nous apprenons la disparition de Nancy Stark Smith.

    Influencée par le Grand Union et le Judson Dance Theater, elle fait partie, au côté de Steve Paxton, des pionniers du Contact Improvisation au début des années 70.

    A partir de là, elle se consacre à la recherche dans le Contact Improvisation. Danseuse, performeuse, enseignante, organisatrice, elle coédite également avec Lisa Nelson, Contact Quaterly, journal international sur la danse et l’improvisation.

    Depuis 1990 elle développe l’Underscore, une structure évolutive pour l’improvisation en danse.

    Américaine d’origine, sa carrière fut internationale. A travers le monde elle propage à la fois la danse contact mais aussi l’improvisation en danse, proposant des événements, des performances ou des ateliers.

    Sa grande natte virevoltante dans l’air reste imprimée dans nos mémoires. Nos pensées vont vers sa famille et ses proches pour les accompagner dans ce moment douloureux.

    photo : Steve Paxton and Nancy Stark Smith, in a Contact Improvisation performance at Thornes Market in Northampton, Massachusetts, October, 1980.
    In the background are Lisa Nelson, Daniel Lepkoff, and Christie Svane © Stephen Petegorsky

     

  • Apéro Entre-Metteurs avec le Syndicat National des Metteurs en Scène

    Apéro Entre-Metteurs avec le Syndicat National des Metteurs en Scène

    Bar de la Maison des Auteurs / SACD Paris
    Lundi 2 mars 19h00

    Nos amis et collègues du Syndicat National des Metteurs en Scène nous ont invité à débattre autour de la notion d’auteur lors de leur événement mensuel, organisé à la Maison des Auteurs.

    Nous avons hâte de vous retrouver nombreux pour écouter, échanger, débattre et réfléchir tous ensemble.
    Réservation souhaitée : contact@snms.info

  • Communiqué de presse-27 mars 2020

    Communiqué de presse-27 mars 2020

    L’épidémie du Coronavirus et les mesures mises en place par le gouvernement pour y faire face plongent la France d’une manière générale dans une situation sans précédent.
    Les artistes, mais aussi les grandes comme les petites structures, sont touchés de plein fouet. Tout le monde est concerné.

    Nous, Chorégraphes Associé.e.s, syndicat d’auteurs, sommes solidaires face aux difficultés de chacun dans cette période inédite.

    Les textes concernant les mesures prises par le gouvernement, les institutions nationales, régionales et locales ainsi que les organismes collecteurs circulent déjà sur de nombreux sites : CND / SYNAVI / AUDIENS / SACD / ADAMI / LAPAS et bien d’autres…

    Notre avenir est incertain. Mais ce temps subi et étiré est déjà pour nous l’occasion de réfléchir et de se poser la question: «Et après?»
    Nous lançons ici un appel à participation pour envisager le futur : soyons réactifs,  partageons nos idées, soyons solidaires et non solitaires, créons notre avenir …

    Pour participer à cet appel, rendez-vous ICI.

    Prenez soin de vous et de vos proches.

    Toute l’équipe de Chorégraphes Associé.e.s est avec vous par la pensée.

  • Billet d’humeur / Les chorégraphes pour le jeune public sont-ils des auteurs de seconde zone? ?

    Billet d’humeur / Les chorégraphes pour le jeune public sont-ils des auteurs de seconde zone? ?

    Les chorégraphes auteurs de création jeune public sont-ils des auteurs de seconde zone ?

    En tant que syndicat représentant les auteurs chorégraphiques, nous nous étonnons d’un état de fait signalé par de nombreux témoignages : la création chorégraphique en direction du jeune public ne semble pas être considérée comme ayant une valeur artistique reconnue.


    Plusieurs constats nous semblent nécessaires

    D’après l’étude récente de l’ONDA sur la diffusion de la danse en France, il est apparu que parmi les pièces chorégraphiques qui se jouent le plus, certains spectacles jeune public sont très placés.

    Pourtant il semble que peu considérés comme des créateurs à part entière, ces auteurs n’obtiennent que très rarement une aide à la création. Beaucoup d’entre eux ne trouvent pas de soutien de certaines DRAC, sans argumentation valable, laissant souvent ces démarches de créations dans une précarité injustifiée. Comme si, au regard des crédits disponibles, leurs demandes d’aides passaient après toutes les autres demandes de subvention.

    Les chorégraphes œuvrant pour le jeune public créent des univers modulables pouvant s’adapter à des espaces hors normes, portant ainsi le spectacle vivant dans des lieux qui ne sont pas dotés d’équipements culturels, dans des zones moins identifiées et touchant ainsi un grand nombre d’enfants, futurs spectateurs de demain qui n’auraient pas accès à la création chorégraphique.

    Nous constatons que, souvent, les dates jouées dans ces lieux atypiques ne sont pas prises en compte dans le bilan de nombreuses tutelles. Comme si une pièce chorégraphique jeune public ne pouvait avoir de la valeur à leurs yeux que sur un plateau de Scène Nationale! Ces œuvres sont-elles des créations mineures ?

    Ces mêmes auteurs sont pourtant souvent considérés comme compétents pour s’investir dans des actions d’Education Artistique et Culturelle (EAC). Bien souvent les DRAC sont ravies de faire appel aux acteurs de la création jeune public pour assumer des ateliers en EAC, qui demandent une bonne connaissance de cet univers mais ils ne s’engagent pas à aider les auteurs dans leur création en elle-même. Ce qui nous apparaît absurde puisque ateliers et projets découlent d’une création et non l’inverse : la création chorégraphique devrait être au contraire un socle sur lequel se structure une politique culturelle.

    A la production fragile, économiquement, de ces créations est souvent opposée la non-rentabilité de sa diffusion (places à très bas prix, jauges limitées, etc.). Ces arguments tiennent peu face à ce que l’on observe sur le terrain et ne servent qu’à obliger les créateurs à la production de formes légères, avec peu d’interprètes, des temps de production réduits.

    Les déclarations publiques répétées sur l’importance de la jeunesse, sur la place de l’art et des artistes dans l’éducation et la construction de l’individu doivent être suivies d’effets réels.
    Pour cela, un soutien à sa juste valeur serait la seule réalité tangible qui puisse manifester l’importance de la création en direction du jeune public.


    Aujourd’hui, il nous semble que la reconnaissance de ce vrai travail d’auteur devrait passer par :

    • Une augmentation des aides ciblées sur la production d’œuvres chorégraphiques pour le jeune public.

    • La création de Centres Chorégraphiques Nationaux pour l’Enfance et la Jeunesse (comme cela existe pour le théâtre), produisant et accueillant des œuvres dédiées.

    Une présence plus grande de la danse dans la programmation des Scènes Conventionnées jeune public.

    • Des représentants DRAC jeune public ainsi que des experts DRAC jeune public.

    La prise en compte par les tutelles de toutes les dates jouées, quel que soit le lieu de représentation.

  • Communiqué de presse – 13 février 2020

    Communiqué de presse – 13 février 2020

    Ne bradez pas les retraites des auteurs

    Plusieurs organisations professionnelles d’auteurs sonnent l’alarme face au danger important qui pèse sur les retraites des auteurs

    Alors que la Commission spéciale de l’Assemblée nationale sur les retraites a clos hier ses travaux sans pouvoir aboutir à l’adoption du texte de loi, les organisations d’auteurs signataires sonnent l’alarme face au danger important qui pèse sur les retraites des auteurs.

    Sans modifications majeures et urgentes, son adoption aboutirait pour les auteurs à un régime injuste et inégalitaire.

    Injuste et inégalitaire car l’absence de prise en charge des cotisations patronales par l’Etat au-delà de 1 PASS aura une conséquence grave : chaque euro cotisé par un auteur, au-dessus de ce plafond, générera moitié moins de droits que pour un salarié.

    Injuste car la disparition programmée et planifiée de l’IRCEC, qui gère plusieurs régimes de retraite complémentaires d’auteurs, pourrait les priver d’une structure efficace qui leur soit dédiée et condamner la possibilité même de constituer un étage professionnel créateur de nouveaux droits, en particulier pour les auteurs nés après 1975.

    Injuste aussi car il ne prévoit pas la possibilité que les cotisations salariales puissent être prises en charge par des tiers alors que des mécanismes allant dans le sens de ce progrès social ont pu être mis en place ces dernières années au profit des auteurs.

    Injuste enfin car il ne permet pas de tenir compte de l’irrégularité et de la spécificité de leurs revenus et ne prévoit pas la possibilité d’obtenir des re-liquidations régulières des pensions.

    Alors que le ministre de la Culture, Franck Riester, doit annoncer prochainement des mesures en faveur des auteurs, l’inflexibilité du gouvernement sur leur retraite serait incompréhensible et dommageable.

    Les organisations signataires demandent donc au Président de la République et au Gouvernement de ne pas s’enfermer dans une voie, dont beaucoup de députés dans les débats en commission, au-delà de leurs orientations partisanes, ont déjà compris qu’elle serait dramatique pour les auteurs.

    Elles veulent croire qu’une réforme mieux-disante, positive et solidaire, est encore possible.

  • Lettre ouverte : Scandale AGESSA – 12 février 2020

    Lettre ouverte : Scandale AGESSA – 12 février 2020

    LETTRE OUVERTE À
    MADAME AGNÈS BUZYN, MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ
    MONSIEUR FRANCK RIESTER, MINISTRE DE LA CULTURE

    La Charte et 17 autres associations et syndicats d’artistes-auteur·rices demandent des comptes au Ministère de la Culture et au Ministère des solidarités et de la santé. Une lettre leur a été envoyée aujourd’hui.
    La voici reproduite en intégralité :

    « Madame la Ministre,
    Monsieur le Ministre,

    Vous n’êtes pas sans savoir que les multiples dysfonctionnements de l’AGESSA, en matière de prélèvement de cotisations sociales et notamment de la cotisation vieillesse, ont causé un grave préjudice à plus de 190 000 artistes-auteur·rices.

    Le directeur de l’AGESSA, Monsieur Thierry Dumas lors d’un entretien à France 2 diffusé le jeudi 30 janvier 2020, a déclaré, que l’AGESSA « n’a pas fait son travail pendant une quarantaine d’années » et que le système informatique n’était pas au point, d’où les « oublis » concernant le prélèvement des cotisations vieillesse.

    Il est navrant de constater que l’AGESSA, fondée en 1977 afin de prendre en charge les cotisations sociales des artistes-auteur·rices, n’a jamais été en état de fonctionner normalement, contrairement à la MDA qui avait les mêmes missions au service des auteur·rices d’arts graphiques et plastiques.

    Nonobstant deux rapports très critiques de vos inspecteurs généraux (IGAC et IGAS) en 2005, ainsi qu’en 2013, cette situation a perduré jusqu’en 2019, date à laquelle les mesures prises dans les projets de loi de financement de la sécurité sociale 2017 et 2018 ont été mises en application.

    Les artistes-auteur·rices qui débutent leur carrière ne subiront donc plus ces dysfonctionnements. Le problème est réglé pour l’avenir mais nullement pour le passé.

    Il est inacceptable, au moment où la collecte des cotisations sociales des artistes-auteur·rices est transférée à l’URSSAF, que les milliers de cotisant·es de l’Agessa ayant subi ces préjudices se trouvent toujours privé·es de leurs droits normaux à la retraite. La circulaire interministérielle du 24 novembre 2016 prévoyant un rachat de cotisations prescrites par les artistes-auteur·rices eux-mêmes n’a nullement réglé le problème, ni réparé le préjudice subi. Elle est inappropriée à la situation.

    Aussi, par la présente, nous vous demandons solennellement : comment l’État, tutelle de l’AGESSA – que vous représentez – compte-t-il rétablir les droits à la retraite des artistes-auteur·rices impacté·es et réellement compenser les graves défaillances de l’Agessa ?

    Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, une solution doit être apportée d’urgence pour régler le passif de l’Agessa.

    Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération. »

    Les organisations signataires
    adaBD association des Auteurs de Bande Dessinée
    CAAP – Comité Pluridisciplinaire des Artistes-Auteurs·trices Central Vapeur Pro
    Écrivains Associés du Théâtre
    La Garrd
    La Charte des auteurs et illustateurs jeunesse
    La Guilde Française des Scénaristes
    Ligue des auteurs professionnels
    Syndicat des Écrivains de Langue Française
    SMdA CFDT – Syndicat Solidarité Maison des Artistes CFDT
    SNAA FO – Syndicat National des Artistes-Auteurs FO
    SNAP CGT – Syndicat National des Artistes Plasticiens CGT
    SNMS – Syndicat national des metteurs en scène
    SNP – Syndicat National des Photographes
    SNSP – Syndicat national des sculpteurs et plasticiens
    Syndicat Chorégraphes Associé.e.s
    UNPI – Union nationale des peintres illustrateurs
    UPP Photographes

  • Lettre ouverte à la DGCA, éditée le 5/2/20

    Lettre ouverte à la DGCA, éditée le 5/2/20

    Lors de son passage à la SACD en avril dernier, Madame Tarsot -Gillery, nouvelle directrice générale de la création artistique – DGCA – au Ministère de la Culture, nous a assuré souhaiter « réaffirmer les conditions dans lesquelles la création peut exister » et  « remettre l’artiste, l’auteur, le créateur au cœur de notre ambition artistique et culturelle ».

    Or nous venons d’apprendre la fin de la présence – et donc des missions – des inspecteurs à la DGCA et cela nous interpelle.

    Cette réorganisation inattendue nous laisse perplexes quant aux effets qu’elle entrainera dans nos rapports à l’institution et nous laisse, chorégraphes/auteurs et plus largement l’ensemble des artistes, très inquiets face à un tel changement.
    Quels nouveaux modes de communication sont envisagés entre les auteurs, les artistes, l’institution et les acteurs culturels? Vers quoi tend cette nouvelle situation? Quels nouveaux équilibres sont recherchés? Quid de l’expertise comme vecteur d’échange et d’évolution.

    Chorégraphes associé.e.s, en tant que syndicat national représentant les chorégraphes/auteurs a souvent été, auprès de la DGCA, relais d’informations et de suggestions à propos de nos besoins spécifiques d’auteurs et ce dans toute la diversité de nos esthétiques.

    Nous sommes toujours à la disposition de la DGCA pour activement communiquer dans une réelle attention d’échange, de transparence et d’évolution.

    Chorégraphes associé.e.s

  • Publication 2020 : Chorégraphe, un métier?

    Publication 2020 : Chorégraphe, un métier?

    Bar de la Maison de Auteurs – SACD
    Jeudi 16 janvier 2020 18h à Paris
    A la Maison des Auteurs, 7 rue Ballu, 75009 PARIS

    Chorégraphes Associé.e.s est heureux de vous inviter à cette soirée conviviale pour la présentation de sa nouvelle brochure.

    Cette édition est basée sur l’enquête menée par le Conseil d’Administration(qui sont-ils?), en collaboration avec Zoé Haller, sociologue et Natacha Paquignon, chorégraphe, adhérente et ancienne co-présidente du syndicat.

    Vous rencontrerez les membres du Conseil d’Administration et échanger autour d’un verre. Cela se déroule dans le bar de la Maison des Auteurs à Paris…. Bienvenue!

    Après un appel à contribution à tous les chorégraphes, sur tout le territoire en 2019, 3 questions ont été posées à chacun. Une retranscription et une synthèse de la quarantaine d’entretiens sont accompagnés d’une analyse sociologique et une interprétation de ce métier.

    Télécharger la brochure.pdf

  • Billet d’humeur / A vous chères Institutions et à vous aussi chorégraphes, toutes générations confondues

    Billet d’humeur / A vous chères Institutions et à vous aussi chorégraphes, toutes générations confondues

    J’embraye sur le billet d’humeur de Micheline Lelièvre, chorégraphe de son état, que nous sommes plusieurs à avoir signé. Il y est question de notre invisibilité institutionnelle, nous qui avons déjà fait un long chemin de danse…

    Nous sommes quatre générations de chorégraphes à œuvrer aujourd’hui, une vraie mutation dans la pensée sur le corps, le mouvement et la place de la danse dans notre société.
    Dans cette chaîne, nous semblons transparent.e.s pour l’institution.

    Sommes-nous pour eux trop usé.e.s? Moi, je me considère comme archi-vivante et durable !
    Cette longévité professionnelle me semble plutôt un signe de renouveau et de fécondité.
    Une telle vivacité artistique en France, ce ne serait pas une fierté ?
    Nous voilà de fait invisibles, exclu.e.s… Phénomène d’obsolescence programmée, ici aussi ?

    Face à l’impasse d’aujourd’hui, n’est-il pas temps de nous réinventer et de Faire Corps ?
    Il paraît, dit-on partout, que nous devons travailler plus longtemps. En faisant quoi ?
    Aux penseurs, auteur.trice.s littéraires, compositeur.trice.s, chercheur.se.s aussi, mettons-nous de telles limites ?
    Mais dans le monde du mouvement : chorégraphes, circassien.ne.s, auteur.trice.s dans l’espace public, ce n’est pas comme ça! On doit vieillir en s’écartant, en se rabougrissant en pensées et dans le corps.
    Et cependant, notre acte créateur porte un bagage riche des courants que nous avons traversés.
    Ces trente dernières années, le brassage des esthétiques a nourri la danse.
    Celui des générations de créateur.trice.s porte les mêmes potentialités : des approches différentes, en lien avec les strates d’expériences traversées en amont de chaque nouveau geste mis en œuvre.

    Au-delà de la performance, des styles, de l’époque, les chorégraphes « durables » font émerger la force fédératrice de la danse, son côté pérenne, son pouvoir de résilience. Ils font aussi sauter l’interdit de l’âge et de la perfection du corps pour mettre l’accent sur l’humain.
    Par leur action, elles et ils renvoient à la vitalité de la danse dans son ensemble. Ils sont un socle et une mémoire pour les nouvelles générations.

    Il serait temps que les chorégraphes dans leur ensemble soient visibles aux yeux de l’institution comme le sont les autres auteur.trice.s.
    C’est une réalité du 21e siècle : on danse et on invente la danse jusqu’au bout !
    Les critères d’évaluation des institutions ont besoin d’être déformatés.
    En espérant que toutes ces prises de paroles chorégraphiques aiguisent les curiosités et élargissent l’horizon chorégraphique.

    Chorégraphiquement et durablement vôtre

    Isabelle Magnin