Blog

  • Communiqué de presse  Après les paroles, les actes

    Communiqué de presse Après les paroles, les actes

    Après les paroles, les actes
    ou
    Pour une nouvelle ligne budgétaire des écritures chorégraphiques

    Que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé, les soutiens du Ministère de la Culture via sa Direction Générale font loi. Lorsqu’en 2007, les bourses et aides à l’écriture attribuées par la DMDTS (DGCA aujourd’hui) ont été arrêtées, cela a eu un effet de dominos sur les autres institutions qui notamment en région, ont ouvert cette ligne budgétaire.

    C’est pourquoi, nous demandons à la DGCA de reconsidérer l’action globale de la création (si chère à notre Ministre) et particulièrement en danse.
    En revalorisant l’idée même d’écritures chorégraphiques dissociées de la production dans le temps et dans les moyens, notre ministère confirmerait ainsi son intérêt pour les créateurs et ce, depuis les prémices de leurs travaux.

    En re-créant une ligne budgétaire spécifique intitulée : Bourse aux écritures chorégraphiques, la DGCA confirmerait ainsi la volonté de notre ministre qui souhaite donner une « priorité à la création »
    Le syndicat est tout à fait disposé à faire des propositions précises dans ce sens.

    « Pour protéger les créateurs, nous devons les replacer au cœur de nos politiques culturelles. » Discours de Franck Riester, Ministre de la Culture, le 13 septembre 2019

  • Presse : Entretien Jean-Christophe Bleton, 2019

    Presse : Entretien Jean-Christophe Bleton, 2019

    Avis sur l’enquête ONDA sur la diffusion en danse,
    Lettre du Spectacle, octobre 2019

  • Strasbourg 2019// Aide à l’écriture, Compte Rendu et Préconisations

    Strasbourg 2019// Aide à l’écriture, Compte Rendu et Préconisations

    Jeudi 3 octobre 2019
    Pôle Sud CDCN de Strasbourg

    Chorégraphes Associé.e.s continue le travail entamé depuis 2015 sur l’aide à l’écriture en danse. Pôle Sud CDCN de Strasbourg nous accueille pour cette 3e journée d’ateliers et de partage. Nous clôturons cette thématique au regard des précédentes rencontres pour aboutir à des préconisations concrètes

    épisode 1 : Nous avons identifié ce que l’on appelle « écriture chorégraphique ».
    épisode 2 : Nous avons envisagé de manière libre et ludique diverses manières d’accompagner une écriture.
    épisode 3 : Nous finalisons la réflexion en générant des propositions concrètes, qui serviront d’outils à transmettre auprès des institutions.
    Chacune de ses rencontres se constitue avec un temps consacré à un partage d’écriture avec des chorégraphes, ce nouvel opus ne déroge pas à la règle.

    Relire les comptes rendus des rencontres précédentes :
    Episode 2 à Strasbourg 2017
    Episode 1 à Nancy 2015


    Postulat de départ
    Dans un 1er temps, il s’agit de définir ce qu’est l’écriture chorégraphique.
    Diverses définitions ou précisions sont évoquées, avec pour point commun le fait qu’il s’agisse de ce qui est spécifique à un auteur.

    Constat en amont
    Le constat est qu’il n’existe que très peu de formations spécifiques, et pas de possibilités reconnues d’expérimentation, confrontation avec des pairs ou d’autres personnes d’autres champs de compétences (artistes, scientifiques,…)

    En amont de la création et de la production, et de la pratique professionnelle, il s’agit de proposer des préconisations pour la formation et d’inclure les points suivants dans un cursus d’apprentissage ou de perfectionnement : la dramaturgie, les systèmes de composition chorégraphique, les systèmes de notation, l’équipement technique des lieux scéniques, le rapport au public, le rapport au territoire…

    Aide à l’écriture
    Dans la nécessité de revaloriser l’écriture chorégraphique, l’idée d’une bourse aux écritures chorégraphiques est émise. D’autres déclinaisons de bourses seraient à envisager : bourse d’études, bourse à la recherche de documentation, possibilité de créer une passerelle avec l’université (fond universitaire d’aide aux écritures chorégraphiques).

    La demande sera faite aux institutions pour la création d’une ligne budgétaire spécifique pour la chorégraphie intitulée : Bourse aux écritures chorégraphiques.

    Des résidences de recherche pour l’auteur.trice sont également considérées comme importantes. Celles-ci sont envisagées sans obligation de résultat sous forme de production d’une œuvre. Il peut être demandé la production d’une synthèse de la résidence sous forme d’archive consultable pour d’autres auteur.trice.s.

    Cette mise en place d’une aide à l’écriture, que ce soit sous forme de bourse ou de résidence, permettrait un temps d’expérimentations, d’explorations et de rencontres. Cela diminuerait aussi la pression de production d’œuvres à tout prix, qui engorge les circuits de diffusion.

    L’attribution de ces dispositifs peut être faits soit directement au chorégraphe – auteur, soit à la structure employeuse, qui intègrent l’ensemble des étapes de la création dans sa production.

    Il faut s’interroger sur la composition du jury pour l’attribution de ces bourses (chorégraphes – pairs, institutions,…) ainsi que sur les critères de sélection, d’une part, pour postuler et, d’autre part, pour recevoir ces bourses.,

  • Disparition d’Alicia Alonso

    Disparition d’Alicia Alonso

    Communiqué de presse édité le 21/10/2019

    Alicia Ernestina de la Caridad del Cobre Martínez del Hoyo, épouse Alonso, vient de décéder à 98 ans, après près de 70 ans passés à la tête du Ballet Nacional de Cuba, seule Latino-américaine de l’Histoire à avoir été Prima Ballerina Assoluta.

    Née en 1921, elle épouse son partenaire à la scène, Fernando Alonso, à 15 ans. C’est aux États-Unis que débute vraiment sa carrière, malgré une quasi cécité survenue très tôt à l’âge de 20 ans.

    Étoile au New York City Ballet, elle retourne à Cuba auréolée d’une réputation internationale pour y fonder sa compagnie. Après quelques années de succès, elle proteste contre le régime de Batista en interrompant son activité sur le sol cubain.

    Elle retourne cependant dans son île pour fonder le Ballet Nacional de Cuba – L’Ecole Cubaine, école à part dans le monde du ballet, mélange rythmes et origines raciales pour donner naissance à un style reconnaissable entre tous.

    Beaucoup se souviennent de la danseuse au long cou, disciplinée mais au fort tempérament, séduisant le public mais aussi capable d’intervenir pour faire libérer les danseurs de sa compagnie condamnés pour leur orientation sexuelle…

    Nous saluons la mémoire de la chorégraphe passionnée qui continuait à enseigner son art à l’aube de son centenaire.

  • Billet d’humeur: Lettre aux Institutions

    Billet d’humeur: Lettre aux Institutions

    Communiqué de presse édité le 17/10/2019

    Chères institutions,

    celles qui permettent que la danse existe, qui accompagnent ou soutiennent les artistes… Et les autres…

    Nous voudrions soulever un lièvre de belle taille. Tout à votre intérêt sans cesse renouvelé pour le jeunisme, l’émergence et autres nouveautés, vous oubliez un point non négligeable. Même les jeunes ne restent pas éternellement jeunes. Ils prennent de l’âge, ils mûrissent, ils peaufinent leurs expériences.

    Alors nous qui avons été jeunes, qui avons pris de l’âge et accumulé de l’expérience nous constatons que quoique nous existions, que nous créions, que nous prenions toutes les demandes d’Education Artistique et Culturelle (EAC) en charge comme les autres, nous ne semblons pas exister. Nous percevons un discours sous-jacent, mais bien présent, insidieux. Celui-ci nous suggère de dégager, de nous débrouiller, de ne pas faire de vague…
    Bref un déni d’existence. On ne servirait à rien ?

    Nous tenons à vous dire que nous existons, que nous créons, que nous servons modestement d’interlocuteur.trice.s à de plus jeunes et moins expérimenté.e.s que nous, que les rencontres intergénérationnelles sont fécondes pour tous, eux et nous, que nous sommes des relais dans l’histoire de la danse, même si c’est la part peu visible, c’est bien nous, qui œuvrons au jour le jour sur le terrain qui assurons un terreau vivace et fertile dont tous peuvent profiter.

    Loin du star-système qui n’est pas notre tasse de thé, nous avançons, nous cherchons, nous rencontrons, nous croisons les arts et les sciences, bref nous existons, nous travaillons, nous œuvrons.

    Alors cette absence de reconnaissance de notre travail, voire ce déni d’existence, nous pèse singulièrement. Nous ne sommes pas utilisé.e.s à nos niveaux de compétences et encore moins rémunéré.e.s à cette aune là. Nos salaires étant restés les mêmes qu’en début de carrière ou presque, on peut dire que nos moyens sont restreints. Mais ce n’est pas le plus inconfortable, quoique nous ne cracherions pas sur un peu de confort, le plus dur c’est d’être souvent renvoyé.e.s à notre âge comme à un handicap, à nos rides comme à des incapacités de créer, de produire, de rencontrer, d’inventer.

    S’il vous plait, prenez le temps de nous rencontrer, d’échanger, de nous accompagner, d’envisager avec nous quel relais nous pourrions faire et s’il vous plait, nous sommes créateur.trice.s, pas formateur.trice.s, animateur.trice.s, écoutez-nous, soutenez-nous là où sont nos compétences, nos possibilités.

    Avec nos remerciements.

    J.C. Bleton, M. Lelièvre, N. Macleay, I. Magnin. P. Manigaud, D. Mayemba, I. Paez, S. Pitou, F. Rahmouni, Chorégraphes et membres du Conseil d’Administration de Chorégraphes Associé.e.s

  • Disparition de Mié Coquempot

    Disparition de Mié Coquempot

    Communiqué de presse édité le 7/10/2019

    Une immense tristesse, un grand choc : Mié Coquempot est partie rejoindre une nuée de chorégraphes disparus beaucoup trop tôt…

    Mié était une artiste talentueuse, elle avait encore tellement de choses à créer, à partager, à dire…

    Mié était aussi une personne engagée, avec un sens du collectif, dans la défense de la danse et des chorégraphes. Mié a représenté pendant plusieurs années Chorégraphes Associé.e.s au sein de l’AFDAS. Elle co-présidait pour nous la commission Musique et Chorégraphie. Elle faisait cela avec beaucoup de rigueur et dialoguait régulièrement avec le Conseil d’Administration du syndicat sur toutes ces questions de formation.

    Elle était aussi en lien avec nous et force de proposition sur des questions et réflexions, qui touchent à la place de l’auteur.e dans la société et le statut encore trop flou du chorégraphe. Il y a quelques années, elle a choisi de se recentrer sur son travail d’auteure et sa vie qu’elle savait menacée. Nous tenons à saluer son courage, sa détermination à poursuivre jusqu’au bout son travail d’auteure, et nous nous associons avec discrétion au chagrin de sa famille et de ses proches.

  • Strasbourg//Débat: Aide à l’écriture en chorégraphie et Préconisations

    Strasbourg//Débat: Aide à l’écriture en chorégraphie et Préconisations

    Jeudi 3 octobre 2019
    Pôle Sud CDCN de Strasbourg

    Chorégraphes Associé.e.s continue le travail entamé depuis 2015 sur l’aide à l’écriture en danse. Pôle Sud CDCN de Strasbourg nous accueille pour cette 3e journée d’ateliers et de partage. Nous clôturons cette thématique au regard des précédentes rencontres pour aboutir à des préconisations concrètes

    • épisode 1 : Nous avons identifié ce que l’on appelle « écriture chorégraphique ».

    • épisode 2 Nous avons envisagé de manière libre et ludique diverses manières d’accompagner une écriture.

    •épisode 3: Nous finalisons la réflexion en générant des propositions concrètes, qui serviront d’outils à transmettre auprès des institutions.

    Chacune de ses rencontres se constitue avec un temps consacré à un partage d’écriture avec des chorégraphes, ce nouvel opus ne déroge pas à la règle.

    • 10h00-11h00 > Ateliers et Rencontre d’écritures avec chorégraphes invités
    • 11h00-12h00 > 1er temps de travail sur l’aide à l’écriture en sous groupe
    • 14h00-17h00 > Mise en commun débat et préconisations.

    invité.e.s
    Vidal Bini, chorégraphe
    Pasquale Nocera, danseur et pédagogue, responsable de l’action culturelle CCN de Mulhouse
    Emilie Royer, chargée de mission danse Région Grand Est
    Matias Tripodi, chorégraphe

    Modératrice Micheline Lelièvre

    Inscription Obligatoire: info@choreraphesassocies.org


    Relire les comptes rendus des rencontres précédentes :
    Episode 2 à Strasbourg
    Episode 1 à Nancy

  • Acte 3, Le créateur et le politique – Brochure post Avignon 2019

    Acte 3, Le créateur et le politique – Brochure post Avignon 2019

    Acte 3, Le créateur et le politique : réinventer une synergie par Isabelle Magnin

    Être chorégraphe, c’est être porteur d’une pensée du mouvement. C’est créer une vibration de l’espace par des interactions sans cesse transformées. Cette pensée non verbale d’artiste et de chercheur/se mène à la création d’œuvres mais aussi décrypte une société à un moment précis.

    Les Élus, comme l’Institution, qu’ils représentent, envisagent la relation au créateur en termes de soutien. Un rapport de dépendance, de fait, qui est loin d’être le reflet de ce qui se passe !
    Oui, il faut aux chorégraphes des moyens économiques, des lieux, du temps, de la disponibilité, une plasticité mentale pour s’adapter sans cesse. On leur renvoie toujours le coût élevé de leurs projets! Mais on leur demande souvent de faire les pompiers par des projets EAC et autres… plus épineux.
    Ils recréent alors du lien et rétablissent une relation de proximité qui s’effilochait. Puis, la relation se bloque là : on ne soutient plus leurs projets de créateur.trice.s.

    Comment faire évoluer cet état de fait ?
    Comment établir un dialogue citoyen fécond?
    Comment faire entendre que ce tout indissociable, que forme notre pensée spécifique de créateur.trice chorégraphique, est riche pour tous et tellement porteur d’échange?

    Je parlerais d’espace de pensée, où des élus exposeraient l’éthique de leur projet politique, où les chorégraphes décoderaient pour eux leur pensée créatrice et leur relation au public. Partenaire incontournable des créateurs, ce dernier est celui des politiques présentes.
    À travers nous et au-delà de notre expression personnelle, créer c’est :
    – Aussi le GESTE CHORÉGRAPHIQUE, une PENSÉE,qui prend sa place dans la cité.
    – Faire émerger le désir sous-jacent de notre époque
    – Mettre en oeuvre l’occasion de FAIRE CORPS

    FAIRE OEUVRE, c’est signer l’époque : laisser une trace dans le temps, comme dans l’espace – histoire et géographie, sociologie et philosophie, éthique et politique

    N’oublions pas l’ouverture nécessaire du créateur sur la société civile, associative ou non, qui tient une place essentielle dans une nouvelle approche de la citoyenneté.

    Le/la chorégraphe, dont la spécificité ne signifie pas isolement, y trouvera sûrement des regards différents mais complémentaires à sa pensée et des alliances riches.

    En conclusion, je dirais que les conditions de la production d’œuvres évoluent. Construites sur des synergies nouvelles, où l’horizontalité remplacerait une hiérarchisation pyramidale voulue par l’Institution après 1968, elles se baseraient sur le tissage de pensées, provenant de divers horizons pour se féconder réciproquement.
    Une Éco-construction artistique ?
    Ce serait au final du gagnant-gagnant puisque les points de vue différents serviraient de catalyseurs à une relation entre pensée chorégraphique et politique, sociétale et éthique.


    Télécharger la brochure(pdf).
    Ou
    Lire la suite sur notre site.

  • Acte 2, L’endroit de la rencontre – Brochure post Avignon 2019

    Acte 2, L’endroit de la rencontre – Brochure post Avignon 2019

    Echange avec Nathalie Filser

    Nous avons constaté qu’il existe un point commun entre l’artiste et le politique : l’organisation de la relation d’humains entre eux, que cela fasse œuvre ou société.

    La question qui se pose est : que serait-il possible de construire ensemble ?
    Nous remarquons qu’il y a dans les deux cas une responsabilité de mise en œuvre de processus destinés à créer du commun. L’heure actuelle engage à se fédérer pour inventer le monde de demain. Celui d’aujourd’hui est arrivé à une aporie, comme les crises un peu partout dans le monde le montrent.
    L’échange que nous pourrions avoir serait d’envisager ensemble de nouveaux paradigmes. Le dialogue peut être fécond dans la mesure où les uns se donnent une liberté de penser pour construire, là où les autres utilisent des compétences pour la mise en œuvre de projets.

    Cette co-construction s’appliquerait tant au champ micro, à savoir par exemple au niveau d’une collectivité territoriale, qu’à un niveau politique plus vaste.

    Cette manière d’entrer en relation permet sans doute d’inventer un nouveau rapport social. Plutôt que de créer des moules et des modèles, ce serait de prendre en compte les différences de chacun et s’en saisir pour ouvrir un monde des possibles.

    En acceptant ces différences, il devient possible de partir à la recherche de ce qui peut être en commun. Par ces différences, les intentions des uns et des autres vont s’affiner. Ce rapport aux intentions ouvre des champs de création, d’invention, qui mènent dans des directions peut-être imprévues.

    Ce serait l’avènement d’une autre manière de faire de la politique


    Télécharger la brochure(pdf).

    Ou

    Lire la suite sur notre site.

  • Billet d’humeur, Acte 1 – Brochure post Avignon 2019

    Billet d’humeur, Acte 1 – Brochure post Avignon 2019

    Le chorégraphe et le politique par Micheline LELIEVRE

    Tout d’abord je voudrais distinguer la danse et la chorégraphie dans les termes.
    Pour moi, la danse serait cet art du mouvement qui comporte un plaisir physique et esthétique certain, une dépense d’énergie, voire une sublimation d’un état d’être en mouvement. La chorégraphie touche à la construction, à la création de situations mettant en jeu du mouvement et des états. En tous cas, une écriture de quelque chose dont le chorégraphe est l’auteur, celui qui détermine ce qui advient.
    Dans ce texte je parlerai du point de vue de l’auteur. Ici, j’appellerai « politique » toute personne ou institution, en sa représentation par des personnes, dont l’objectif est d’organiser la vie publique sous ses divers aspects.

    Le chorégraphe partage avec le politique d’œuvrer en relation avec d’autres. Une œuvre n’existe que si elle a un public à un moment ou un autre.
    Le politique vise à organiser une vie des humains dans le monde, à son niveau de responsabilité bien sûr. Il organise des relations. Il semble donc qu’il y ait un point de croisement entre les deux univers qui, peut-être, pourrait créer du commun. Est-ce envisageable ?

    Déjà les objectifs ne sont pas les mêmes, ils sont même parfois aux antipodes puisque les uns organisent et gèrent la vie en société, alors que les autres désorganisent, décalent, inventent. Cela pose une question : comment se fait-il que ce soit le politique, l’institution qui propose des dispositifs aux artistes, leur taillant des costumes souvent bien inconfortables ? Comment un partenariat serait-il profitable aux uns et aux autres ?
    Nous nous heurtons à un constat peu encourageant. La société actuelle donne une importance aux loisirs, y rangeant pêle-mêle, la culture, le sport, les voyages…. Elle s’organise au regard de la consommation, chère au politique (chère pour l’avenir de la planète, mais là n’est pas le sujet).

    Consommer, c’est absorber, digérer, jeter, en attente du prochain objet à consommer. Cela va de plus en plus vite, sans prendre ou avoir le temps du recul, de la réflexion, de l’échange pour saisir d’où parle(nt) l’autre (les autres). Alors peut-être est-ce là justement que se trouve notre place de créateur : décaler le regard, prendre un temps sans consommer, produire des objets dont l’utilité est de faire rêver, réfléchir, ceux là dont on dit qu’ils ne servent à rien, prendre le temps de la réflexion personnelle, du partage.

    Alors, plutôt que d’attendre passivement que le politique nous fasse des propositions, inverser la donne et nous, lui en faire, depuis l’endroit qui est le nôtre. Cet endroit ce serait celui où se crée une rencontre, où une expérience se vit et non celui d’un produit à consommer.
    De plus en plus, il nous est proposé d’intervenir ici et là (parfois même là où les politiques ont échoué). Nous avons des missions à remplir qui nous rapprochent de l’animation, du loisir, du produit à consommer, bien loin de la création artistique, qui suggère un partage d’expérience sans attente de résultat, d’accepter éventuellement qu’il ne se passe rien d’immédiat, qu’il n’y ait pas de retour direct sur investissement.
    Notre compétence consiste à enrichir des situations, créer des possibilités de rencontres avec des œuvres, ouvrir des champs de friction entre des idées, des attitudes, des possibles.
    Alors revendiquons que cesse cette utilisation de nos compétences, par delà la production d’œuvres, pour servir des intérêts de politique immédiate de court terme.

    L’avenir appartiendra à ceux qui le rêvent et le désirent, et vont œuvrer dans ce sens, pas à ceux qui ne cherchent que des profits, quel qu’ils soient (financiers, égocentriques).


    Télécharger la brochure(pdf).
    Ou
    Lire la suite sur notre site.